« Toute la création espère et attend la révélation des fils de Dieu. Car la création a été assujettie au néant, non de son gré, mais à cause de celui qui l’a assujettie, concernant l’espérance qu’elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, [pour entrer] dans la liberté de la gloire des fils de Dieu » (Rm 8, 19-21 ‒ araméen).
La création de l’univers fut un acte créatif et un acte conservateur. Toutes les choses créées : les cieux, la terre, le soleil, tout, ayant été créé par la très sainte Trinité, celle-ci a le droit de les habiter, et, en demeurant en elle, le Créateur les conserve dignement, en les maintenant toujours belles et neuves.
La création de l’homme fut différente : à l’acte créateur et conservateur s’ajoute un acte continu de sorte que l’homme puisse ressembler à Dieu, lui le Dieu trois fois saint qui ne sait que créer des êtres saints, beaux et heureux tels que Lui. Le premier chapitre du livre de la Genèse évoque la création de l’homme, Dieu parle, il parle à l’homme lorsqu’il sera éveillé. La création de l’abîme recouvert des ténèbres (Gn 1, 2) représente la dimension de l’homme qui ne lui serait pas connue si elle ne lui était pas révélée. Cet abîme recouvert de ténèbres représente l’instauration divine de nouvelles possibilités de vie. L’homme en effet se renouvelle dans ses pensées, ses paroles, ses œuvres. La nature humaine, selon le dessein du créateur, comporte une participation au souffle divin, à sa palpitation, au flux continuel de sa vie. L’homme est donc appelé à échanger son amour avec l’amour de Dieu, et à lui céder sa volonté pour vivre dans le divin vouloir. L’humanité est appelée à s’approprier ce que Dieu a mis à sa disposition, or Dieu a donné sa vie pour pouvoir reproduire sa ressemblance dans sa créature humaine.
A l’origine, l’homme connaissait clairement les vérités divines, il connaissait aussi les vertus bénéfiques possédées par les choses créées au profit des créatures.
La chute d’Adam aurait pu entraîner l’anéantissement de tout l’univers dont le but est que l’homme vive de la vie divine. Depuis que l’humanité ne veut plus recevoir la divine volonté en tant que vie, le Créateur se trouve dans la situation d’un riche seigneur, qui, après avoir bâti un grand et beau palais, y est reçu à coups de pierres.
La promesse et le Rédempteur
Si l’univers a été maintenu dans l’existence, c’est sans aucun doute à cause de la promesse qui suit immédiatement la chute : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, dit Dieu au serpent, entre ton lignage et le sien ; il (le lignage ou un homme dans celui-ci) t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon » (Gn 3, 15). Le Créateur, avec une immense bonté, a dispensé les effets de sa divine volonté qui sont ses lois, et cela dès l’Ancien Testament, puis dans le temps de l’Eglise, l’exemple de Jésus et les sacrements.
Au moment de la Venue glorieuse de Jésus, la « Parousie », ceux qui auront refusé la grâce offerte en Jésus n’auront plus le droit de vivre sur la Terre. C’est ce que l’Apocalypse dit en parlant de la Bête et du faux prophète expulsés et jetés dans l’étang de feu (Ap 19, 20). Seuls ceux qui veulent le règne de Dieu, - le règne de son divin vouloir - pourront vivre sur la Terre, et vivront de l’instauration de la vie divine. Le but de la création va s’accomplir.