Nous présentons quelques sanctuaires marials d’Allemagne, en commençant par ceux qui ont les souvenirs historiques les plus anciens.
Cathédrale d’Aix la chapelle
La cathédrale d'Aix-la-Chapelle est souvent appelée la « cathédrale impériale » (en allemand : Kaiserdom). Charlemagne fit commencer la construction une chapelle octogonale en 786 ; quand il mourut en 814, il y fut enterré. La construction de la cathédrale s'étale ensuite sur à peu près 1200 ans. La cathédrale d'Aix-la-Chapelle fut l'église du couronnement pour trente empereurs du Saint Empire romain germanique, depuis l’an 936 à 1531.
Tous les sept ans, à Aix-la-Chapelle, a lieu un pèlerinage marial, la "Aachener Heiligtumsfahrt" qui dure 15 jours, durant lesquels on honore dans de magnifiques reliquaires des reliques liées à la Nativité du Christ : (la robe dans laquelle "Marie mit au monde le Fils de Dieu" et les langes de Notre Seigneur) ainsi que le pagne que le Christ portait autour des reins sur la croix...
Durant le moyen âge, les pèlerins arrivaient de très loin, parfois même de Hongrie (la reine de Hongrie est passée à Aix-la-Chapelle en 1337, avec 700 cavaliers), pour effectuer ce pèlerinage à "Notre Dame d'Aix-la-Chapelle".
Lors de la "Heiligtumsfahrt" de 1937, alors que le gouvernement cherchait à discréditer complètement le clergé catholique, la foule fut évaluée à 800 000 pèlerins en 15 jours !
Notre Dame d'Alttöting, IX°
Le sanctuaire remonte à l’époque carolingienne, au temps du saint évêque saint Rupert, mais la statue actuelle, noircie par le temps et par la fumée des bougies, date du XIV°, elle est honorée le mercredi des cendres et le samedi saint.
Durant la saison de pèlerinages, la procession aux flambeaux s’achève avec l’invocation :
« A l’aide Marie, A l’aide Marie, aide aussi moi ! Un pécheur est là devant toi ! O mère de miséricorde, reste moi proche le jour de ma dernière agonie ! »
Encore plus émouvante est la coutume absolument unique de porter sur les épaules une croix de bois et de faire trois fois le tour de la chapelle, en priant et en implorant la Mère des douleurs pour obtenir le pardon des péchés.
Plusieurs grands personnages ont voulu que leur cœur soit déposé dans une urne ou soit enterré sous les pavés de la sainte chapelle.
En 1650, la population fit un pèlerinage à pieds de 500 km pour remercier Marie de leur avoir conservé la foi catholique après les guerres de religions.
Cologne, XIII°
Commencée en 1248, la construction de ce chef-d'œuvre de l'art gothique se fit par étapes et s'acheva en 1880."Maria in der Kupfergasse", Sainte "Marie de la Rue du Cuivre" est une statue de bois noircie qui remonte sans doute au début du XVII°.
Benoît XVI, y vint pour les journées mondiales de la jeunesse en 2005 sur le thème : «Nous sommes venus l’adorer» (Mt 2, 2). Extraits : « Chers Jeunes, [...] Je vous salue et je vous accueille avec une immense joie, chers jeunes, vous qui êtes venus de près ou de loin, marchant sur les routes du monde et sur les routes de votre vie. Je salue particulièrement ceux qui sont venus de l’«Orient», comme les Mages. Vous êtes les représentants de ces foules innombrables de nos frères et sœurs en humanité qui attendent sans le savoir que l’étoile se lève dans leur ciel pour être guidés vers le Christ, Lumière des Nations, et trouver en lui la réponse satisfaisante à la soif de leur cœur ».
A Telgte, Marie, Mère des Douleurs XIV°
En Westphalie, proche de la ville de Münster, au sanctuaire de Telgte, la statue en bois de tilleul de la Mère des Douleurs est la plus ancienne Pietà d'Allemagne du Nord.
Munich, Mariensaule, XVII°
Pendant la guerre de Trente Ans (qui s’acheva en 1648 et qui opposait les dynasties dans le saint Empire germanique – Les Habsbourg et la ligue catholique contre la ligue protestante), Munich fut occupée par les suédois et promise à la destruction complète par le commandement militaire. Un notable Maximilien avait fait vœu de construire une œuvre divine si Munich était épargnée. Munich fut épargnée par la décision du roi suédois. Maximilien fit construire en remerciement une colonne mariale, c’était en l’an 1638. La Vierge est couronnée et porte un sceptre, elle tient l’enfant Jésus qui donne sa bénédiction.
Notre Dame de Kevelaer, XVII°
La Vierge est apparue le 25 décembre 1641 et a demandé une chapelle. Kevelaer est devenu un sanctuaire et un lieu de pèlerinage.
Augsbourg, le tableau de Marie qui défait les nœuds XVIII°
Saint Irénée vers l’an 180, observe le retournement qui s’opère de Marie à Ève. Ève par sa désobéissance, fit le nœud du malheur pour l'humanité; alors que par son obéissance, Marie le dénoua. « Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l’on refait en sens inverse les boucles du nœud. » (Irénée de Lyon, Contres les hérésies, III,22,4)
S’inspirant de cet enseignement de saint Irénée, le tableau " Marie qui défait les nœuds ", peint par un artiste inconnu, est vénéré depuis 1700 dans l'église de Saint Peter am Perlack à Augsbourg, près de Munich en Allemagne.
Vers 1950, des Allemands ont installé une copie de ce tableau dans une modeste église des faubourgs de Buenos Aires en Argentine.
(Pour obtenir le livret complet des neuf jours de la "Neuvaine à Marie qui défait les noeuds" et pour tout contact par E-mail : marie.qui.defait.les.noeuds@freesbee.fr)
Obermauerbach XIX° apparition
En 1848, la Vierge Marie apparaît à un jeune pâtre de treize ans, près de la localité d’Obermauerbach, dans les montagnes de la Haute Bavière. Elle demande une très grande pénitence et annonce une grande guerre, qui sera celle de 1870.
Notre Dame de Schönstatt, XX°
Dans un petit village des bords du Rhin, à Schönstatt au début du XXe siècle, le Père Joseph Kentenich enseigne le latin et l'allemand dans l'école des Pallotins ; il a 25 ans et vient d'être ordonné prêtre. Cependant, très vite, remarqué par sa Hiérarchie il devient le Père spirituel de l'établissement. Il propose alors à ses élèves, dans la lumière de la spiritualité mariale de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, de se mettre sous la protection de la Sainte Vierge et de cheminer avec elle, afin d'aller à Jésus. En 1914, élèves et Père spirituel élaborent alors ensemble les statuts d'une nouvelle Congrégation Mariale qui vient de naître et qui sera bientôt approuvée par l'évêché de Trèves. Schönstatt devient un lieu de pèlerinage marial.
Heede, XX°
Au soir du 1er novembre 1937, près du cimetière paroissial, Maria Ganseforth, treize ans, et sa sœur Grete (stigmatisée au printemps 1939, †27 janvier 1996), onze ans, sortent de l’église où l’on fête la Toussaint. Soudain, elles aperçoivent à une trentaine de mètres une « lueur flottant » à un mètre du sol, puis une « forme lumineuse » ressemblant à une silhouette de femme. « Elle a l’air d’avoir dix-huit ou dix-neuf ans. Ses yeux sont bleus, comme ceux de l’Enfant Jésus ». Elle porte une « couronne dorée richement ouvragée », une longue robe blanche retenue à la taille par une « cordelière ». Un « voile blanc non transparent » tombe de chaque côté « en faisant quelques plis » et cache ses cheveux. « Sur sa main gauche, recouverte par le voile, est assis l’Enfant Jésus. Elle remuait [...]. Elle levait le bras ».
Le 5 avril 1939, Maria est seule à voir. « J’ai vu la Mère de Dieu directement devant moi, c’est-à-dire à deux mètres de moi environ, et j’ai demandé:
“Mère, comment voudrais- tu qu’on t’honore ?
– Comme Reine de l’Univers et Reine des âmes du purgatoire.
– Par quelle prière souhaites-tu être honorée ?
– Par les litanies de Lorette.” »
Wigratzbad, XX°
Wigratzbad est proche des frontières autrichienne et suisse. Notre Dame y est apparue en 1922 et dans les années suivantes. L’un des messages de « l’apparition » est celui-ci : "J’écraserai la tête du serpent".
Berlin, Marie reine des martyrs, XX°
Il y a à Berlin, l’église Marie reine des martyrs garde la mémoire des martyrs de la foi et de la libération sous le régime soviétique ou sous le régime nazi. Sous les statues, on y lit les inscriptions :
- Jésus : Jésus est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
- Sainte Marie : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5)
- Saint Michel : « Qui est comme Dieu ? »
- Saint Pierre : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime » (Jn 21,15)
- Saint Ambroise : « Mais je dois préférer Dieu plutôt que César »
L’image de Notre Dame des douleurs accueille les visiteurs et les invite à fuir le mal et à pratiquer l’amour fraternel.
Homélie du pape Benoit XVI à Alttöting
Place du Sanctuaire d'Altötting Lundi 11 septembre 2006
Chers confrères dans le ministère épiscopal et sacerdotal! Chers frères et soeurs!
Marie, la Mère du Seigneur, comme une personne qui prie. Dans le Livre des Actes, nous la rencontrons au milieu de la communauté des Apôtres, qui se sont réunis au Cénacle et qui invoquent le Seigneur qui est monté au Père, afin qu'il accomplisse sa promesse: "Mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours" (Ac 1, 5). Marie guide l'Eglise naissante dans la prière; /…/
Nous avons répondu à cette lecture en chantant avec Marie la grande louange qu'elle avait entonnée, quand Elisabeth l'appela bienheureuse en raison de sa foi. C'est une prière d'action de grâce, de joie en Dieu, de bénédiction pour ses grandes oeuvres. La teneur de ce chant apparaît immédiatement dans la première parole: "Mon âme magnifie - c'est-à-dire exalte - le Seigneur". Exalter Dieu signifie lui donner une place dans le monde, dans notre propre vie, le laisser entrer dans notre temps et dans notre action: telle est l'essence la plus profonde de la prière véritable. Là où Dieu devient grand, l'homme ne devient pas petit: là, l'homme aussi devient grand et le monde lumineux. /…/
Enfin, dans le passage évangélique Marie adresse à son Fils une demande en faveur de ses amis qui se trouvent en difficulté.
: "Ils n'ont pas de vin" (Jn 2, 3). En Terre Sainte, les noces étaient fêtées pendant une semaine entière; tout le village y participait, et l'on consommait donc de grandes quantités de vin. Or, les époux se trouvent en difficulté, et Marie le dit simplement à Jésus. Elle ne demande pas une chose précise, et encore moins que Jésus exerce son pouvoir, accomplisse un miracle, produise du vin. Elle confie simplement le fait à Jésus et Lui laisse la décision sur la façon de réagir. /…/ Ainsi, elle nous enseigne à prier: ne pas vouloir affirmer face à Dieu notre volonté et nos désirs, aussi importants et raisonnables qu'ils puissent nous sembler; mais les présenter devant Lui et le laisser décider de ce qu'il veut faire. De Marie, nous apprenons la bonté prête à aider, mais également l'humilité et la générosité d'accepter la volonté de Dieu, en ayant confiance en Lui, certains que sa réponse, quelle qu'elle soit, sera notre bien, mon bien véritable. /…/ "Femme" - pourquoi Jésus ne dit-il pas: mère? En réalité, ce titre exprime la position de Marie dans l'histoire du salut. Il renvoie à l'avenir, à l'heure de la crucifixion, où Jésus lui dira: "Femme, voici ton fils - Fils, voici ta mère" (cf. Jn 19, 26-27). Il indique donc à l'avance l'heure où Il fera devenir la femme, sa mère, mère de tous ses disciples. D'autre part, ce titre évoque le récit de la création d'Eve: Adam, au milieu de la création et de toute sa richesse, se sent seul, comme être humain. Eve est alors créée, et en elle, il trouve la compagne qu'il attendait et qu'il appelle du nom de "femme". Ainsi, dans l'Evangile de Jean, Marie représente la femme nouvelle, définitive, la compagne du Rédempteur, notre Mère: l'appellation apparemment peu affectueuse exprime en revanche la grandeur de sa mission éternelle.
/…/ L'adoration du Seigneur dans l'Eucharistie a trouvé à Altötting, dans l'antique salle du trésor, un lieu nouveau. Marie et Jésus vont de pair. A travers Elle, nous voulons continuer à dialoguer avec le Seigneur, en apprenant ainsi à mieux le recevoir. Sainte Mère de Dieu, prie pour nous, comme à Cana, tu as prié pour les époux! Guide-nous vers Jésus - toujours à nouveau ! Amen !
Sievernich, XXI°
Depuis Juin 2000 la Sainte Vierge apparaîtrait à Sievernich, ainsi que différents saints dont saint Benoît (le fondateur des bénédictins), le pape Pie XII et le saint archange Gabriel, à une jeune et simple mère de famille, dont le nom est Manuela. Les messages demandent de se confesser, ainsi qu’un centre de la foi. Il y a une source immaculée. Sievernich se situe à environ 30 km au sud-ouest de Cologne, dans les environs de Zülpich et appartient à l'évêché d'Aix-la-chapelle.
La position de l'Eglise: l'évêque actuel a mis à disposition de Manuela un prêtre comme directeur spirituel. Cf. http://www.sievernich.de.vu/ - http://www.sievernich-f.net.ms/ ou http://vincentdetarle.free.fr/catho/Sievernich.htm
Synthèse F. Breynaert