« En effet, le Père, le Fils, l’Esprit veut apporter la Dame – elle-même élue pour apporter le Rédempteur – comme Corédemptrice et Avocate en ce monde. »
L’apparition d’Amsterdam nous dit que Marie ne vient pas par elle-même ni pour elle-même, de même, Jean-Paul II nous dit :
« Au cours des siècles, l'Église a médité sur la coopération de Marie à l'œuvre du salut, en approfondissant l'analyse de son association au sacrifice rédempteur du Christ. Saint Augustin attribuait déjà à la Vierge le titre de «coopératrice » de la Rédemption, titre qui souligne l'action conjointe et subordonnée de Marie au Christ Rédempteur[1]. C'est dans ce sens que s'est développée la réflexion, en particulier à partir du XVème siècle. D'aucuns craignaient que l'on ne veuille élever Marie au même niveau que le Christ. En réalité l'enseignement de l'Église souligne clairement la différence entre la Mère et le Fils dans l'œuvre du salut, en illustrant la subordination de la Vierge, en tant que coopératrice, à l'unique Rédempteur. »[2]
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« Les hommes sont confiés à la Mère. Le Fils a dit en effet : “Femme, voici ton fils ; fils, voici ta Mère !”, donc, Corédemptrice, Médiatrice et Avocate. Dis cela à vos théologiens. Dis-leur que je veux être la Corédemptrice, Médiatrice et Avocate. »
Saint Jean-Paul II, qui n'utilise pas le mot corédemption, nous enseigne :
« Du reste, en affirmant ‘nous sommes les coopérateurs de Dieu’ (1Co 1, 9), l'Apôtre Paul soutient la possibilité concrète pour l'homme de coopérer avec Dieu. La collaboration des croyants, qui exclut bien évidemment toute ressemblance avec Lui, s'exprime dans l'annonce de l'Evangile et dans la contribution personnelle à son enracinement dans le cœur des êtres humains.
Appliqué à Marie, le terme de « coopératrice » assume toutefois une signification particulière. La collaboration des chrétiens au salut se réalise après l'événement du Calvaire, dont ils s'engagent à diffuser les fruits à travers la prière et le sacrifice. En revanche, le concours de Marie s'est réalisé lors de l'événement même et au titre de mère ; il s'étend donc à la totalité de l'œuvre salvifique du Christ. Elle seule a été associée de cette façon à l'offrande rédemptrice qui a apporté le salut de tous les hommes. En union avec le Christ et soumise à Lui, Elle a collaboré pour obtenir la grâce du salut à l'humanité tout entière. »[3]
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L’enseignement de Notre Dame de tous les peuples établi le lien entre la corédemption et le dogme de l’Immaculée conception, en disant aussi que l’Esprit Saint a « irradié » la Dame :
« Parce que Marie est Corédemptrice, elle est aussi Médiatrice, elle est aussi Avocate. Pas seulement parce qu’elle est la Mère du Seigneur Jésus-Christ, mais – fais bien attention – parce qu’elle est l’Immaculée Conception. Théologiens, je vous le demande : avez-vous encore des objections contre ce dogme ? »
« [Le Paraclet] est le sel. Il est l’eau. Il est la lumière. Il est la force qui a inondé de lumière la Dame. Il est venu du Père et du Fils. De sa force, Il a irradié la Dame de tous les Peuples ; voilà pourquoi elle est en mesure et il lui est donné de vous dispenser la grâce. »
Saint Jean-Paul II établit lui aussi le lien entre le fait que Marie soit coopératrice, qu’elle soit l’Immaculée conception, et qu’elle soit comblée par la grâce de l’Esprit Saint :
« Le rôle particulier de coopératrice accompli par la Vierge a comme fondement sa maternité divine. En mettant au monde Celui qui était destiné à réaliser la rédemption de l'homme, en le nourrissant, en le présentant au temple, en souffrant avec Lui, lors de sa mort sur la Croix, elle ‘apporta à l'œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille’ (Lumen gentium 61). Même si l'appel de Dieu à collaborer à l'œuvre du salut concerne chaque être humain, la participation de la Mère du Sauveur à la Rédemption de l'humanité représente un fait unique et sans égal. En dépit de la singularité de cette condition, Marie est elle aussi le destinataire du salut.
Elle est la première à être l'objet de la rédemption, rachetée par le Christ de la façon la plus sublime dans sa conception immaculée[4] et comblée par la grâce de l'Esprit Saint. »[5]
Saint Jean-Paul II fait donc le lien entre la doctrine de la conception immaculée de Marie, de sa maternité divine et de sa coopération à la Rédemption. Il rattache aussi tous ces dogmes au fait que Marie soit comblée par la grâce de l’Esprit Saint.
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« Écoutez la Dame qui veut être votre Mère. »
Et :
« Le monde ne sait plus vers quoi aller. Eh bien ! peuples, faites confiance à votre Mère, elle qui n’a jamais abandonné ses enfants. Il lui est donné de venir sous ce nouveau titre : Corédemptrice, Médiatrice, Avocate. »
Saint Jean-Paul II nous dit :
« Cette affirmation nous conduit maintenant à nous demander quelle est la signification de cette coopération singulière de Marie au plan du salut ? Elle doit être recherchée dans une intention particulière de Dieu à l'égard de la Mère du Rédempteur qu'en deux occasions solennelles, c'est-à-dire à Cana et au pied de la Croix, Jésus appelle avec le titre de ‘Femme’ (cf. Jn 2, 4 ; 19, 26).
Ayant créé l'homme ‘homme et femme’ (cf. Gn 1, 27), le Seigneur voulut unir dans la Rédemption également, le Nouvel Adam et la Nouvelle Eve. Le couple des progéniteurs s'était engagé sur la voie du péché ; un nouveau couple, le Fils de Dieu avec la collaboration de la Mère, devait rétablir le genre humain dans sa dignité originelle.
Marie, nouvelle Eve, devient ainsi l'icône parfaite de l'Église. Dans le dessein divin, elle représente au pied de la Croix l'humanité rachetée qui, ayant besoin du salut, devient capable d'offrir une contribution au développement de l'œuvre salvifique. » [6]
Quand Jean-Paul II parle de Marie qui représente « l’humanité rachetée… capable d’offrir une contribution au développement de l’œuvre salvifique », il parle de Marie immaculée conception qui coopère à la rédemption, et il confirme le message d’Amsterdam du 31 décembre 1951 : « Dis à vos théologiens : elle a été faite Corédemptrice dès le début. »
De plus, l’apparition s’est présentée avec le terme hollandais « Vrouwe » qui peut être traduit autant par « Dame » ou par « Femme », et pareillement, dans l’appellation ‘Femme’ que Jésus donne à Marie, Jean-Paul II voit la collaboration de Marie comme nouvelle Eve auprès du nouvel Adam, et il voit aussi en Marie l’icône de toute l’Eglise (hommes et femmes).
Continuons. Jean-Paul II nous dit :
« En outre, Vatican II présente Marie non seulement comme la ‘mère du Rédempteur’, mais également comme ‘généreusement associée (…) à un titre absolument unique’, qui apporte "à l'œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité". Il rappelle également que le fruit sublime de cette coopération est la maternité universelle: "C'est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l'ordre de la grâce, notre Mère" (LG 61).
Nous pouvons donc nous tourner avec confiance vers la Vierge Marie en implorant son aide, conscients du rôle particulier qui Lui a été confié par Dieu, le rôle de coopératrice de la Rédemption, qu'elle a exercé toute sa vie et, en particulier, au pied de la Croix. »[7]
[1] cf. Saint AUGUSTIN, De Sancta Virginitate, 6; PL 40, 399
[2] JEAN-PAUL II, audience du 9 avril 1997
[3] JEAN-PAUL II, audience du 9 avril 1997
[4] cf. Bulle Ineffabilis Deus, in Pio IX Acta I, 605
[5] JEAN-PAUL II, audience du 9 avril 1997
[6] JEAN-PAUL II, audience du 9 avril 1997
[7] JEAN-PAUL II, Audience du 9 avril 1997
Extraits du livre Françoise Breynaert Notre Dame de tous les peuples, Amsterdam. Editions Rassemblement à son image, 2015.