Amos, Osée

Exercices pour les étudiants de l’institut Foi vivifiante

Lectures bibliques :

Livre d’Amos.
Livre d’Osée.

Exercices :

  1. Quel est la menace qui pèse sur le royaume de Samarie au temps d’Amos et d’Osée ?
  2. En ce temps-là, les gens de son pays sont riches et heureux. Est-ce une preuve qu’ils sont fidèles au Seigneur ? Expliquez (Cf. Amos).
  3. Pourquoi Osée parle-t-il du désert comme d’un lieu de fiançailles avec le Seigneur ? Expliquez.

Etude :
Françoise Breynaert Parcours biblique : Le berceau de l'Incarnation (imprimatur), Parole et silence 2016, p. 124-132 disponible en librairie et sur internet, à la Procure (merci de privilégier les librairies catholiques).

Amos

Parcours biblique -19- Amos

            Au temps de Déborah ou de David, malgré l’infériorité du développement matériel vis-à-vis des cités cananéennes de la plaine côtière, certaines victoires pouvaient fournir la preuve qu’on avait raison d’être différents des autres peuples.

            Au VIII° siècle, au temps de Jéroboam II, le prophète Amos comprend que de toute façon, l’histoire ne sera plus faite de victoires : il voit venir de loin le danger, l’Assyrie est menaçante (Amos 1 et 2), elle menace les rois araméens mais aussi Israël.

            Le pays est encore en paix, mais aux yeux du prophète, ce n’est pas une preuve qui prouve que l’on soit sur le bon chemin. Amos veut faire comprendre que l’important n’est pas les signes extérieurs tels que la paix, la prospérité. (Et c’est une époque prospère, il y a dans le royaume du Nord, depuis les rois Omri et Achab, des villes construites sur de vastes terrassements en hauts des collines…). Pour Amos, seuls comptent les signes intérieurs : la vérité du vécu de l’Alliance, c’est-à-dire, et de manière indissociable, de la justice sociale et du vrai culte : « parce qu’ils écrasent la tête des faibles sur la poussière de la terre et qu’ils font dévier la route des humbles parce que fils et père vont à la même fille afin de profaner mon saint nom » (Am 2, 7). Les sacrifices déplaisent au Seigneur quand manque le droit (Am 5, 21-27).

            L’histoire ne sera plus faite de victoires. Malgré la promesse faite à Abraham, Dieu n’est pas tenu à une logique en faveur de son peuple. Dieu n’est pas non plus la projection de nos désirs. L’histoire n’est pas le juge ultime. Les signes extérieurs ne sont pas l’unique façon dont Dieu se communique, ni même la première façon. L’important, c’est le vécu intérieur, la justice et le vrai culte.

 

 

Figure 9 : Les portes de Ninive

 

            On lit aussi en Amos 4, 6-12 un contre-Exode, un Exode à l’envers : au lieu de vous donner l’eau du rocher comme avec Moïse, Dieu dit : « je vous ai privé d’eau ». L’oracle dit aussi : « J’ai envoyé parmi vous une peste comme celle d’Egypte… et vous n’êtes pas revenus à moi ! » (Am 4, 10). Autrement dit, Israël est devenu comme l’Egypte, car ce qui compte c’est le cœur, et la terre sainte n’est pas sainte en elle-même.

            Ainsi,

            D’une part, on ne peut pas identifier Dieu à l’Histoire comme l’a fait récemment le philosophe Hegel. 

            D’autre part, la foi est inséparable du respect du droit.

 

            Dernier point. Face à la menace de l’invasion assyrienne, Amos affirme que Dieu sera fidèle, et il annonce une restauration future :

            « En ces jours-là, je relèverai la hutte branlante de David, je réparerai ses brèches, je relèverai ses ruines, je la rebâtirai comme aux jours d’autrefois » (Am 9, 11).

 

Cohérence de la révélation. Amos 9 et la restauration d’Israël.

            Reprenons le dernier passage avec le verset suivant qui dans le texte hébreu donne : « En ces jours-là, je relèverai la hutte branlante de David, je réparerai ses brèches, je relèverai ses ruines, je la rebâtirai comme aux jours d’autrefois, afin qu’ils possèdent le reste d’Edom et toutes les nations qui furent appelées de mon nom, oracle du Seigneur qui a fait cela » (Amos 9, 11-12). Ou, dans le texte de la Septante[1], au II° siècle avant J-C. : «afin que [Me] recherchent le reste des hommes et toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué » (Amos 9, 12).

            Dans les deux cas, l’ordre des choses est clair : d’abord la restauration d’Israël (hutte branlante et ruinée), et ensuite la question des nations. C’est cet ordre des choses qui peut poser aux apôtres un problème (entre autres !). Et pourtant, l’apôtre saint Jacques va citer ce passage lors de l’assemblée de Jérusalem.

            On lit en effet, dans les Actes, que la mission chez les païens pose problème Ce problème reposait[2], entre autres, sur la conviction, tirée des Ecritures, que cette mission ne procédait pas suivant le déroulement attendu : Israël devait sûrement être restauré en premier, avant que la question des nations ne se pose. Selon Amos 9, 11-12 (ou encore selon Isaïe 1,1-2, Michée 4, 1-2), cette restauration était nécessaire avant la conversion et le rassemblement des nations. Or Israël était encore sous domination romaine.

 

            Cest alors quadvient une réflexion du groupe des apôtres :

            Durant son enfance, Jésus a fait un séjour en Egypte (Mt 2, 13-15), il est sorti d’Egypte comme Israël, il assume l’histoire d’Israël.

            La tentation au désert (Mt 4) est une autre manière pour Jésus d’assumer Israël. De même, le baptême de Jésus au Jourdain a une certaine analogie avec la traversée du Jourdain par Israël.

            Il devient alors possible de comprendre que la restauration dIsraël, cest la Résurrection de Jésus nouvel Israël. Héritier de David, Jésus est maintenant élevé à la droite de Dieu. Il a été la hutte de David, branlante et ruinée sur la croix. Et il est relevé dans la résurrection. Tout est en ordre, la mission peut avoir lieu.

            La restauration dIsraël, cest aussi le fait que des Juifs (cependant peu nombreux) lont reconnu comme Messie.

            Ainsi donc, les promesses de lAncien Testament concernant la restauration dIsraël ont été réalisées en Jésus. Malgré la très faible conversion des Juifs puis la chute de Jérusalem, tout est en ordre parce que la conversion des nations a commencé après Pâques, c’est-à-dire après la résurrection de Jésus.

            Israël est restauré, mais dans le Christ ressuscité.

            Et alors, la question des nations, oui, la mission, oui. Tout est dans l’ordre.

            Et lapôtre saint Jacques, en Actes 15, peut clore le débat et justifier la mission de Paul chez les païens avec un texte dAmos sur la « restauration » (Am 9, 11-12), cest-à-dire sous-entendre quIsraël a déjà été restauré :

«Dieu a pris soin de tirer d’entre les païens un peuple réservé à son Nom. 15 Ce qui concorde avec les paroles des Prophètes, puisqu’il est écrit: Après cela je reviendrai et je relèverai la tente de David qui était tombée; je relèverai ses ruines et je la redresserai, afin que le reste des hommes cherchent le Seigneur, ainsi que toutes les nations qui ont été consacrées à mon Nom, dit le Seigneur [= Amos 9, 11-12] qui fait connaître ces choses depuis des siècles. C’est pourquoi je juge, moi, qu’il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu » (Actes 15, 14-19).

            Jacques cite Amos dans le texte de la Septante et non pas d’après l’hébreu : en effet, il ne s’agit pas de posséder les nations, autrement dit de les absorber dans une mission centripète et les incorporer par la circoncision dans l’entité politique d’Israël, mais pour Jacques, il s’agit d’accueillir la quête des hommes dans une mission centrifuge, sans les posséder mais en préservant la distinction entre Israël et un peuple (pagano-chrétien) tiré des nations.

 

            Nous voici ainsi arrivés dans le temps de l’Eglise, la Vierge Marie qui accompagna l’Eglise primitive est là pour jeter dans nos cœurs les racines de toutes les vertus car l’on n’a pas oublié Amos et que la vraie foi est inséparable du droit.

           

 

[1] Version grecque d'une variante judéo-égyptienne du texte hébreu quelques siècles avant notre ère, bien avant que ce dernier ne soit fixé par les massorètes du VII° au IX° siècle de notre ère.

[2] Cf. P. W. L. WALKER, Jesus and the Holy land, B. Eerdmans Publishing Co, Michigan, 1996, p. 292-296

© Françoise Breynaert

Osée

Parcours biblique -20- Osée

 

Royaume de Samarie

Royaume de Juda

Assyrie

Roi Jéroboam II (783-743)

Prophètes Amos et Osée

Roi Ozias (781-740)

Autorité jusqu’à Elat.

A sa mort, vocation d’Isaïe.

 

Rois Zacharie, Shallum, Menahem, Peqahya,

et finalement, Peqah (737-732) qui perd la Galilée et fait le siège de Jérusalem en s’alliant avec Raçon, le roi de Damas.

Roi Yotam.

Prophète Michée.

 

Roi Achaz (736-716).

Appel à Teglat Phalasar qui prend Damas et fait périr Raçon.

Prophétie d’Isaïe (Is 7)

Téglat Phalasar III (745-727) roi d’Assyrie

- reçoit vers 738 le tribut de Raçon roi de Damas

- reçoit vers734 le tribut d’Achaz, roi de Juda

Roi Osée (732-724) qui s’allie à l’Egypte.

 

 

- 721 Chute de Samarie. Déportation et installation d’étrangers.

 

Sargon II

- 721 : prise de Samarie

 

            Osée a vécu au temps de Jéroboam II roi d’Israël (royaume du Nord) et des rois Achaz et Ezéchias à Jérusalem (VIII° siècle).         

            Comme du temps d’Amos, la prospérité donne bonne conscience au peuple qui ne voit pas que l’Assyrie se fait menaçante et Osée le sait : « Assur sera son roi. Puisqu’il a refusé de revenir à moi, l’épée sévira dans ses villes » (Os 11, 6). De plus, le royaume du Nord est devenu décadent : dans la capitale, Samarie, 5 rois se succèdent en 10 ans...

            L’absence de roi nous ramène à la période pré-davidique où la protection de Dieu s’exerça de manière intense, comme un homme soutient son fils dit le Deutéronome (Dt 1,31). C’est au désert du Sinaï qu’avait eu lieu l’Alliance, c’est en revenant au désert que le peuple, comme une épouse infidèle, va retrouver son premier amour (Osée 2, 21).

            Ce qui est nouveau avec le prophète Osée, c’est que pour la première fois, l’amour de Dieu est décrit comme un amour conjugal. Une telle comparaison n’était pas possible tant que la lutte contre le culte de Baal et d’Astarté n’avait pas suffisamment enseigné que l’on n’entre pas en contact avec le divin par l’extase érotique. La prophétie d’Osée se dit à travers la vie même du prophète, à qui le Seigneur demande d’épouser une femme se livrant à la prostitution (Os 2, 2). Le prophète vit en sa propre personne le drame que le Seigneur vit envers Israël qu’il s’est attaché comme on s’attache une épouse : « Elle n’a pas reconnu que c’est moi qui lui donnais le froment, le vin nouveau et l’huile fraîche, qui lui prodiguais cet argent et cet or qu’ils ont employés pour Baal ! » (Osée 2, 10)

            La lutte contre les Baals n’est pas nouvelle, Gédéon et Elie, de même qu’Amos et bien des prophètes l’ont déjà menée. Ce qui est nouveau, c’est l’accent mis sur la fidélité de Dieu à son peuple infidèle. Dieu est fidèle à l’Alliance, il est prêt à refaire ce qui fut en quelque sorte le voyage de noce : le miracle de l’Exode à travers le désert (Osée 2, 16-17) pour recréer son peuple.

            On lit aussi : « Il adviendra en ce jour-là --oracle du Seigneur --que tu m’appelleras "Mon mari", et tu ne m’appelleras plus "Mon Baal" » (Os 2, 18). Le nom de Baal signifie Seigneur et finit par désigner parfois le vrai Dieu dans la bouche de ses fidèles. Mais c’est évidemment le Baal des païens que le prophète Osée combat. Bien sûr, le vrai Dieu est Seigneur, mais justement, il ne l’est pas à la façon des Baals. Avoir pour « seigneur » un Baal, c’est entrer dans une attitude superstitieuse qui fait vivre dans la peur de ne pas avoir accompli le bon rite au bon moment et d’avoir perdu toute chance. Avoir pour « Seigneur » le vrai Dieu, c’est entrer dans une attitude d’Alliance, où l’amour bannit toute crainte, car l’amour de Dieu sait toujours aider sur le chemin que l’on a choisi et c’est un amour fidèle, celui d’un « mari ».

            Pour aider son peuple à quitter les Baals, Dieu va conduire son peuple au désert. Cela change le regard sur la menace assyrienne. Les villes peuvent être détruites et la prospérité matérielle ruinée, le désert est le lieu de l’Alliance, c’est le lieu où Dieu se manifeste. Osée donne cet oracle :

« C’est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. Là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du val d’Akor une porte d’espérance. Là, elle répondra comme aux jours de sa jeunesse, comme au jour où elle montait du pays d’Egypte. […] Je te fiancerai à moi pour toujours; je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde; je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras Adonaï [Je suis]. Il adviendra, en ce jour-là, que je répondrai -- oracle d’Adonaï --je répondrai aux cieux et eux répondront à la terre. » (Osée 2, 21-23)

 

            Osée évoque un retour du peuple au Seigneur : « Venez, retournons vers le Seigneur… le troisième jour il nous relèvera » (Os 6, 1), mais c’est un retour éphémère comme la rosée du matin (Os 6, 4), devant lequel Dieu est très sévère, tout en montrant le chemin : « C’est pourquoi je les ai taillés en pièces par les prophètes, je les ai tués par les paroles de ma bouche; et mon jugement surgira comme la lumière. Car c’est l’amour qui me plaît et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes » (Osée 6, 5-6). 

 

            Au chapitre 11, Osée ne parle pas seulement de l’Alliance en terme conjugaux, il parle aussi de la paternité de Dieu.

            L’élection d’Israël est celle d’un Père pour son fils. « Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Egypte j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils s’écartaient de moi ; aux Baals ils sacrifiaient, aux idoles ils brûlaient de l’encens » (Osée 11, 1-2).

            Après la trahison d’Israël « son fils », Dieu prévoit l’invasion assyrienne (Osée 11, 5), il voit aussi dans quel état de désolation se trouvera ce peuple quand les Assyriens arriveront, et il dit « Mon cœur est bouleversé » (Os 11, 8). Le mot est très fort et il est employé pour décrire la destruction d’une ville. Osée laisse entendre que le châtiment est comme vécu d’avance dans le cœur de Dieu.

            Osée continue : « Toutes mes entrailles frémissent. Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère, je ne détruirai pas à nouveau Ephraïm car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur » (Os 11, 8-9). La sainteté de Dieu se manifeste par la miséricorde.

 

Cohérence de la révélation

           

            Le chapitre 2 du livre d’Osée nous a montré le désert comme étant le lieu de la rencontre avec Dieu. Dans la continuité, Jésus lui-même se retire souvent dans un lieu désert pour enseigner ou pour prier (Lc 4, 42 ; Mc 6, 31 ; Mt 14, 1)[1].       

            Le langage conjugal du prophète Osée (Os 2) se retrouve dans certaines paraboles de Jésus qui comparent le royaume à des noces (Mt 22…). « Le fait d’"être épouse", et donc le "féminin", devient le symbole de tout l’humain, selon les paroles de Paul: "Il n’y a ni homme ni femme: car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus" (Ga 3, 28). »[2] Evidemment saint Paul n’entre pas dans l’idéologie du genre ! La sainteté s’apprécie en fonction du «grand mystère» du Christ et de l’Eglise. Le Christ est l’époux et l’Eglise est l’Epouse qui répond par le don de l’amour au don de l’Epoux, le faisant dans l’Esprit Saint parce que « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Le Concile Vatican II, en confirmant l’enseignement de toute la tradition, a rappelé que, dans la hiérarchie de la sainteté, c’est justement la «femme», Marie de Nazareth, qui est «figure» de l’Eglise.[3]

           

            Osée a donné cet oracle : « Car c’est la miséricorde qui me plaît et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes » (Os 6, 6). Or, Jésus, pour répondre à ses adversaires qui critiquent les disciples qui arrachent et mangent des épis le jour du Shabbat, cite justement cette parole d’Osée : « Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le Temple. Et si vous aviez compris ce que signifie: C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné des gens qui sont sans faute » (Mt 12, 6-7). R. Neussner commente : « Jésus et ses disciples peuvent faire ce qu’ils font le jour du shabbat parce qu’ils dont le jour du Shabbat ce que font les prêtres dans le Temple : le sanctuaire s’est déplacé. Il est désormais constitué par le Maître et les disciples »[4]. En même temps, l’oracle d’Osée s’accomplit en Jésus : Jésus va remplacer les sacrifices anciens par le sacrifice de sa divine miséricorde.

            Par contre, la thèse selon laquelle la résurrection de Jésus « le 3° jour » aurait été tiré d’Osée 6, 1-2 est insoutenable. Relisons ces versets, il s’agit d’une prière pénitentielle. « Venez, retournons vers Yahvé. Il a déchiré, il nous guérira; il a frappé, il pansera nos plaies ; après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence » (Osée 6, 1-2). Il n’est pas question d’une résurrection de la mort dans le sens vrai.[5]

           

            Le chapitre 11 du livre d’Osée nous a montré comment Dieu est un Père qui a un cœur bouleversé, comme s’il souffrait lui-même le châtiment que doit traverser son peuple. La parabole de Jésus dite du fils prodigue (Lc 15) montre un Père bouleversé qui pardonne à son fils avec compassion, et c’est Jésus qui réalise cette action paternelle, par tout son ministère jusqu’à la croix.

            Ajoutons qu’Osée pensait qu’après la chute de Samarie et l’exil, il y aurait un retour des exilés : « comme une colombe, du pays d’Assur, et je les ferai habiter dans leurs maisons, oracle du Seigneur » (Osée 11, 11). Israël est personnifié par une colombe. Aucun exilé n’est revenu après la chute de Samarie (ne pas confondre avec l’exil à Babylone au VI° siècle). Lorsqu’au baptême de Jésus au Jourdain l’Esprit Saint se montre sous la forme d’une colombe, cela pourrait annoncer la restauration d’Israël.

           

 

© Françoise Breynaert

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[1] On observe aussi facilement que dans le temps de l’Eglise, les apparitions mariales se produisent majoritairement dans des contrées retirées ou bien dans des congrégations religieuses, humbles et propices au détachement des biens matériels.

[2] JEAN PAUL II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 25 ; Cf. Vatican II, Lumen gentium 63. 64. 65.

[3] JEAN PAUL II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 27

[4] R. NEUSSNER, A rabbi talk with Jesus, Montreal, 2000. Cité par J. RATZINGER, Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 130

[5] J. RATZINGER, Benoît XVI, Jésus de Nazareth II, Parole et Silence, Paris 2010, p. 292

Date de dernière mise à jour : 02/06/2020