Loi & Relation sanctifiante

Exercices pour les étudiants de l’institut Foi vivifiante

Exercices :

(2 à 5 lignes par réponse).

  1. Sans nier qu’il ait pu exister un Moïse historique, expliquez pourquoi on doit dire aussi que « Moïse » est une figure sur laquelle se concentrent des siècles de révélation.
  2. De même qu’il existait des points communs entre le décalogue et les lois existantes dans les pays environnant, donnez des points communs entre le décalogue est les lois des gens ou de la société qui vous entourent.
  3. Résumez le rapport entre le décalogue et le bonheur
  4. Expliquez le rapport entre le décalogue et la libération
  5. Expliquez le rapport entre le décalogue et la Présence sanctifiante de Dieu. 
  6. La vie morale a un fondement relationnel – qu’en est-il de Marie ?

Etude :
Françoise Breynaert Parcours biblique : Le berceau de l'Incarnation (imprimatur), Parole et silence 2016, p. 79-88
disponible en librairie et sur internet, à la Procure (merci de privilégier les librairies catholiques).

 

Loi & Relation sanctifiante

Parcours biblique -10- La loi dans une relation sanctifiante

 

Une loi, et des lois

Un bref regard sur le Pentateuque nous montre qu’il y a plusieurs lois :  

  • Une loi dans l’Alliance avec Noé (Gn 9).
  • Une loi dans l’Alliance avec Abraham (Gn 17).

Il y a aussi plusieurs lois « dans la bouche de Moïse » :

  • Exode : Décalogue (Ex 20) ; code d’Alliance (Ex 21-23).
  • Lévitique : Prescriptions cultuelles et morales.
  • Nombres : Ordonnances sur les sacrifices et le sacerdoce (Nb 15-19).
  • Deutéronome : Décalogue (Dt 5) ; code deutéronomique (Dt 12-26).

 

            Il y a des différences entre ces lois. Par exemple, nous avons deux fois le Décalogue (Ex 20 ; Dt 5) : en Exode 20, le Shabbat est expliqué en référence à la création du monde en 7 jours (Gn 1), ce texte est rédigé après l’exil ; en Deutéronome 5, le Shabbat est expliqué en référence à la sortie d’Egypte (ce texte est un peu plus ancien).

            Ces considérations suffisent à nous faire comprendre que lorsque la Bible écrit « Moïse dit », il s’agit d’une formulation qui place dans la bouche de Moïse une législation qui fut révélée et mise en place progressivement, tellement progressivement que dans la Septante, on trouve encore des modifications par rapport au texte hébreu, signe que tout le texte et que tous les usages n’étaient pas encore fixé trois siècles avant J-C.

            Si tout cela est mis dans la bouche de Moïse, c’est pour dire que le peuple le considère comme Révélation. Nous sommes donc passés de Moïse dans un contexte historique avec tel ou tel pharaon à Moïse qui est plutôt une figure, une figure où se concentre une grande partie de la révélation biblique.

 

Une loi dans un contexte humain où existaient déjà des lois

            Les peuples qui ont précédé le peuple de la Bible connaissaient déjà des lois.

            Dans l’ancienne Egypte, « les hommes ne sont pas livrés à leur arbitraire. Ils dépendent bien d’autre chose ; cependant, ce n’est pas au sens où ils se régleraient sur des principes extérieurs à eux, mais en celui où ils sont inspirés de l’intérieur par une sagesse divine, la ma’at. Ce concept central de la pensée égyptienne peut être traduit aussi bien par justice que par vérité. La ma’at est le principe générateur de la législation, mais elle n’est jamais un droit codifié. Avec l’idée de ma’at, l’Egypte s’est approchée de l’idée de loi naturelle. »[1]

            De l’ancienne Mésopotamie, nous connaissons le Code d’Hammourabi, une stèle babylonienne de 2,25 mètres de haut, datant d’environ 1750 av. J.-C., exposée de nos jours au Musée du Louvre à Paris. Il s’agit en fait d’une longue inscription royale, comportant un prologue et un épilogue glorifiant le souverain Hammourabi, qui a régné à Babylone d’environ 1792 à 1750 av. J.-C., dont la majeure partie est constituée par des décisions de justice. Le code veut faire en sorte que le fort n’opprime pas le faible. On y trouve la condamnation du faux témoignage, du vol, des désordres sexuels, etc. Est punie de mort toute atteinte à la propriété ; dans la Bible seule l’atteinte à la vie est punie de mort (et encore la peine de mort est pratiquement abolie peu à peu...).

            Le Décalogue a des points communs avec de tels codes. La révélation du Sinaï révèle que ces commandements du décalogue sont la « loi de Dieu ». L’homme de la Bible a conscience qu’il s’agit d’une loi qui corresponde à la nature humaine, c’est pourquoi cette loi est « joie pour le cœur » (Ps 19, 9), par la suite, les théologiens parleront d’une loi naturelle[2].

 

La loi pour le bonheur (livre du Deutéronome)

            Le découpage du Décalogue en dix paroles diffère selon la tradition juive, orthodoxe, catholique, protestante.

            Il est bon d’observer d’abord le contexte, et de repérer les réminiscences du thème du bonheur (le « collier » du bonheur ») qui précèdent et qui suivent le Décalogue. La perspective est celle de « cet heureux pays » (Dt 1, 35 ; 4, 21 ; 4, 22) ou de cette « heureuse montagne » (Dt 3, 25). Ce bonheur se décline en une triple promesse de longue vie, de bonheur, et de la terre : « Garde ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd'hui, afin d'avoir, toi et tes fils après toi, bonheur et longue vie sur la terre que Yahvé ton Dieu te donne pour toujours » (Dt 4, 40). Même perspective après le Décalogue : « afin qu’ils soient heureux » (Dt 5, 29) ; « vous aurez bonheur et longue vie » (Dt 5, 33). Dieu veut nous rendre heureux plus que nous ne le désirons nous-mêmes ! Le Seigneur veut « te rendre heureux » (Dt 6, 3) !

 

            Nous observons ensuite que la première parole du Décalogue ne consiste pas en un commandement, mais simplement dans le fait d’accueillir l’amour libérateur de Dieu :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. » (Dt 5, 6)

 

            Ainsi, tout commence dans l’Amour ; les commandements sont les exigences de l’Amour. (Mais, sans les commandements, ce sont les pulsions et les désirs qui prennent force de loi, jusqu’à la violence institutionnalisée…)

            Viennent d’abord des commandements qui concernent notre relation à Dieu :

« 7 "Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi.

8 "Tu ne te feras aucune image sculptée de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut, ou sur la terre ici-bas, ou dans les eaux au-dessous de la terre.

9 Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux ni ne les serviras. Car moi, le Seigneur, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants, pour ceux qui me haïssent, 10 mais qui fais grâce à des milliers, pour ceux qui m'aiment et gardent mes commandements.

11 "Tu ne prononceras pas le nom de le Seigneur ton Dieu à faux, car le Seigneur ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux.

12 "Observe le jour du sabbat pour le sanctifier, comme te l'a commandé le Seigneur, ton Dieu. 13 Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, 14 mais le septième jour est un sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui est dans tes portes. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante pourront se reposer. 15 Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d'Egypte et que le Seigneur ton Dieu t'en a fait sortir d'une main forte et d'un bras étendu; c'est pourquoi le Seigneur ton Dieu t'a commandé de garder le jour du sabbat.

16 "Honore ton père et ta mère, comme te l'a commandé le Seigneur ton Dieu, afin que se prolongent tes jours et que tu sois heureux sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne. »

            « Honore ton père et ta mère » se rapproche des premiers commandements, d’une part parce que l’autorité des parents vient de Dieu, et d’autre part parce que cette parole est formulée avec le même leitmotiv « comme te l'a commandé le Seigneur ton Dieu ».

            Viennent ensuite les commandements concernant le prochain, on les appelle la « seconde table de la loi»

« 17 "Tu ne tueras pas.

18 "Tu ne commettras pas l'adultère.

19 "Tu ne voleras pas.

20 "Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

21 "Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, tu ne désireras ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur ou sa servante, ni son bœuf ou son âne: rien de ce qui est à ton prochain." »

            Dans le dernier verset, la triple convoitise contient le germe de l’adultère (désirer la femme), du meurtre (envier la maison, c’est envier l’honneur), et du vol. C’est la triple concupiscence[3], qu’il faut arracher du cœur comme on arrache les mauvaises herbes d’un jardin.

            L’enseignement de Jésus attachera beaucoup d’importance à ce travail sur le cœur (Mt 5-7). Ce dernier verset du décalogue mérite d’être moins oublié… « Celui donc qui violera l'un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux » (Mt 5, 19).

            Dans les évangiles synoptiques, les 10 paroles sont résumées à deux : amour de Dieu et du prochain. Dans l’évangile de Jean, tout se résume en un unique commandement : « comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). 

 

            On peut encore observe une correspondance entre les commandements de la première et de la deuxième table. A Dieu qui libère les esclaves s’oppose celui qui tue. L’idolâtrie est un adultère spirituel. Le commandement sur le Shabbat comporte deux aspects : 1) laisser à Dieu ses droits, le jour qui lui est consacré, 2) mais aussi travailler pendant six jours (l’oisiveté est mère de tous les vices, à commencer par la nécessité de voler), etc.

 

            Observons que le décalogue (1° table) fonde les droits de Dieu à être adoré, aimé, connu, respecté, honoré, et droit de Dieu à son Jour. Le décalogue fonde aussi (2° table) les droits pour l’homme à la vie, à l’unité familiale, à la propriété privée, à la vérité, au respect.

            Et l’on comprend alors que Jean-Paul II ait fustigé « un humanisme sans Dieu, prétendant affirmer les droits de l’homme, en oubliant, en foulant les droits de Dieu. /…/ Certes, il est juste et c’est un devoir que de défendre les Droits de l’homme, mais il faut avant tout reconnaître et respecter les Droits de Dieu »[4].

           

La loi dans une relation d’Alliance sanctifiante (livre de l’Exode)

            Entrons maintenant dans ce qui constitue la spécificité de la loi biblique. Un bref regard sur la structure du livre de l’Exode nous montre que le don de la loi se situe entre le don de la libération et l’invitation à l’adoration (prescriptions relatives au temple et aux fêtes).

Livre de l’Exode :

            1 - La libération annoncée : 1 à 6,27

            2 - La libération retardée : 6,28 à 11

            3 - La libération réalisée : 12 à 16

 

            4 - L’Alliance au Sinaï. Le don du décalogue et le code d’Alliance (19 à 23)

 

            5 - L’adoration annoncée : 24,12 à 31(projet du sanctuaire)

            6 - L’adoration retardée : 32 à 34 (le veau d’or)

            7 - L’adoration réalisée : 35 à 40 (construction du sanctuaire)

 

            Ce schéma le montre : la loi biblique est comme embrassée par la relation au Seigneur : Dieu fait le premier pas dans une libération et l’homme lui répond par un acte de louange, une liturgie, une adoration.

            Prenons un exemple, le décalogue dit : « tu ne voleras pas », et bien c’est possible par une force qui vient de la foi et de l’amour, de la relation au Dieu de l’Alliance, qui est vivant, qui libère et qui est adoré. Sans la force que donne cette relation de foi et d’amour, l’interdiction de voler demeurerait une simple jurisprudence, une loi sans force, sans efficacité spirituelle. (Et c’est le déficit de foi et d’amour qui va nécessiter la rédemption du Christ pour que les hommes puissent effectivement vivre le décalogue).

 

            Le rapport hébraïque à la Loi est une relation d’Alliance sanctifiante.

            Le but du décalogue n’est pas de réduire les hommes en esclaves de Dieu, mais au contraire de monnayer leur liberté en une conduite digne d’hommes libres, invités à connaître et à partager les mœurs de Dieu, lui qui les a « sorti de la maison de servitude » (Ex 20, 1).

            Ces éléments se retrouvent dans le second récit de la Genèse. Le rapport à la loi n’est pas d’abord un moralisme (le bien, le mal), c’est d’abord un contact avec le Dieu vivant « Adonaï-Elohim » (Gn 2, 7-9). Adonaï n’est pas d’abord un moraliste qui connaît « le bien et le mal », mais qui est le Bien suprême ; seul le Serpent réduit la vie divine au fait de « connaître le bien et le mal » (Gn 3, 5).

            L’homme de la Bible sait que la loi n’est pas un concept, c’est une parole sanctifiante donnée par le Saint.

            La loi est Alliance, elle est une parole extrêmement intime et vitale puisque c’est une parole du Créateur à sa créature.

            L’Alliance au Sinaï est un sommet. Le Sinaï est une montagne, Dieu et l’homme s’y rencontrent. Dans la Bible, il y aura d’autres montagnes, d’autres ascensions spirituelles, mais elles s’y référeront toutes.

 

La mort de Moïse

            Trois livres nous parlent de la mort de Moïse : Exode, Nombres et Deutéronome.

            Moïse fait réparation et pénitence pour les péchés d’Israël (Dt 8,18). Il demande à être effacé du livre, au besoin, pour qu’Israël vive (Ex 32,30-32). Moïse est toujours prêt à donner sa vie pour le peuple (Nb 11,15)[5].

            Moïse est mort en face de Beth-Péor (Dt 34,6), là où s’est commis le plus grand péché d’Israël, débauche et idolâtrie avec le Baal de Péor au pays des Moabites (Nb 25,3.5.18), comme pour réparer ce péché.

            La mort de Moïse apparaît comme un moment de grâce, ayant de la valeur.

Cohérence de la révélation et actualisation

Fondement relationnel de la vie morale.

            Lorsque Jésus se donne l’appellation « Fils de l’homme », ou lorsque saint Luc fait remonter la généalogie du Christ en Adam (Lc 4), il est permis de comprendre que Jésus veuille se révéler à tout homme, au-delà des catégories juives dans lesquelles il s’exprime aussi. Il est important de dire, avec Benoît XVI[6], que Jésus a dépassé les catégories habituelles d’un peuple particulier. De la sorte, Jésus peut tout aussi bien se faire connaître par tous[7]. De même, Marie sa mère, « est un signe lumineux et un exemple attirant de vie morale »[8].

            C’est le Christ qui sanctifie, il est celui qui accomplit la loi et la montre réalisée parfaitement en sa personne, et il est le Temple nouveau.

            Au Sinaï et dans le christianisme, il ne n’agit pas d’abord de respecter un code, il s’agit de vivre dans une présence sanctifiante. Les Hébreux ont appris cela. D’une manière seconde et subordonnée, la Mère du Christ et Mère des hommes, Marie est aussi devenue notre lieu saint. Dans la tradition catholique, l’expérience ecclésiale de la médiation mariale, une médiation « dans le Christ »[9], renforce le fondement relationnel de la vie morale.[10]

 

Mort de Moïse et mort du Christ

            Moïse donna la loi sur la montagne, et il donna la manne, le pain au désert. « Un prophète comme Moïse » était annoncé (Dt 18,15). Le Sermon de Jésus sur la montagne et la multiplication des pains présentent Jésus comme un « plus grand que Moïse »[11]. Moïse était le berger d’Israël, Jésus est le bon berger, qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10).

            Cela devait donner à Marie une prémonition, et une certaine compréhension de la mort de Jésus et de sa propre souffrance au calvaire comme un temps fécond, réparateur.

            Si la mort de Moïse, qui était lui-même pécheur (Nb 20, 11-12), voulait réparer le péché d’Israël, combien plus la mort de Jésus, « l’être saint » (Lc 1, 35), devait-elle réparer le péché de l’humanité, ce Péché radical qui avait conduit tout un peuple, et les Juifs et les Romains, à le rejeter.

Les apparitions de Lourdes

            Et voici une actualisation qui concerne beaucoup de catholiques. On ne comprendrait pas complètement les apparitions de Lourdes si on n’y reconnaissait pas les allusions à l’Exode.[12] Marie se manifeste pour la première fois à Bernadette au moment où celle-ci s’apprête à franchir un cours d’eau. Alors que Bernadette ne se nourrissait que de pain, l’apparition lui demande aussi de manger l’herbe qui pousse à cet endroit, il s’agissait de la Dorine, une herbe amère, comme les Hébreux lors de la première Pâque, auxquels le Seigneur demande de manger un agneau avec des pains azymes et des herbes amères (Exode 12, 8). Bernadette fait sa première communion pendant la période des apparitions, ce qui rappelle la manne que Dieu donna au désert. De plus 14 des 18 apparitions ont lieu pendant le carême dont les 40 jours font écho aux 40 années passées par les Hébreux au désert. Bernadette gratte la terre et fait jaillir une source dans la grotte de Massabielle, ce qui rappelle l’eau que Moïse fit jaillir en frappant un rocher à Massa et Meriba (Exode 17, 1-7). Enfin, le miracle du cierge, - le mercredi de Pâques, la flamme de la bougie que tient Bernadette en extase touche sa main sans qu’elle en soit brûlée, un médecin (le Dr Dozous), médusé, constate les faits, qui pourraient de la colonne de nuée et de feu qui guida les Hébreux dans la première Pâque. Le but de cet Exode évoqué par l’apparition est la vie éternelle : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre » (18 février 1858)[13].

            C’est ainsi que l’étude biblique peut considérablement enrichir la dévotion populaire. L’appel à la conversion est un appel à vivre la loi de Dieu dans la dynamique d’une libération et dans la grâce de la présence sanctifiante de Dieu. La présence de l’Immaculée est une médiation qui renforce le fondement relationnel de la loi morale.

 

© Françoise Breynaert


[1] Rémi BRAGUE, La Loi de Dieu, Gallimard, Paris 2005, p. 34-35

[2]Il y a des constantes chez tous les peuples et dans toutes les cultures. C’est pourquoi « l’idée d’une loi naturelle se justifie tout d’abord au plan de l’observation réfléchie des constantes anthropologiques qui caractérisent une humanisation réussie de la personne et une vie sociale harmonieuse » (BENOIT XVI, Caritas in veritate (2009), § 28).

Cependant, nous ne devons pas être maximaliste. Les personnes humaines et les sociétés pratiquent plus ou moins la loi naturelle parce qu’elles se situent dans une histoire marquée par le péché et la grâce. (Et les « structures de péché » liées aux pressions médiatiques peuvent obscurcir grandement la loi naturelle, jusqu’à appeler fou des gens normaux...)

Il n’est donc pas suffisant d’observer les « constantes » dans les comportements humains : la loi naturelle se fonde dans la métaphysique. Nous ne sommes pas notre propre origine et l’univers n’a pas en lui-même sa raison d’être ultime. C’est la métaphysique. Font de la métaphysique aussi bien l’homme de Cro-Magnon qui enterre ses morts, l’Hindou qui recherche la source, et l’homme de la Bible qui prie Dieu son Créateur.

Lire aussi : COMMISSION THEOLOGIQUE INTERNATIONALE, A la recherche d’une éthique universelle : Nouveau regard sur la loi naturelle, 20 mai 2009.

[3] Certains auteurs parlent du « trident » de Satan qui tente nos cœurs par cette triple concupiscence.

[4] JEAN-PAUL II, Angelus du 7 mars 1993, (lendemain de la visite du maire de Sarajevo en guerre)

[5] R. BLOCH, Moïse homme de l’alliance, Desclée 1955, p. 127-167

[6] J. RATZINGER, BENOIT XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 332

[7] La mission a confirmé que Jésus sait se faire connaître par tous.

En parlant de Jésus nouvel Adam (Rm 5), saint Paul a prolongé le titre « Fils de l’homme », que Jésus se donnait lui-même. Fils de l’homme et Nouvel Adam disent que Jésus peut se faire connaître de tout homme.

Depuis le jour où l’humanité (juifs et païens) a crucifié le Fils de Dieu, la rupture dont parle Genèse 3, 1-6 apparaît comme le péché originel marquant toute l’humanité, une rupture entre l’humanité et son Créateur. Jésus, « le fils de l’homme » est aussi le nouvel Adam, la descendance qui écrase l’antique serpent (Gn 3, 15).

[8] JEAN PAUL II, Encyclique Veritatis splendor § 120

[9] Sur la médiation de Marie et l’expérience qu’en fait l’Eglise, lire : Vatican II, Lumen gentium 60-69

[10] St L-M de Montfort, Traité de la vraie dévotion § 264

[11] JOSEPH RATZINGER, BENOIT XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 111

[12] Exemple développé par Patrick SANDRIN, A ciel ouvert, EDB, Nouan 2013, p. 118-123

[13] Ce qui rappelle la parole du Christ devant Pilate : « mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18, 36)

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Date de dernière mise à jour : 15/07/2019