« Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » (Mc10, 45)
La convocation du concile Vatican II commence par ces mots : « Jésus-Christ, Rédempteur du genre humain, avant de monter au ciel, a donné aux apôtres qu’il avait choisis le commandement de porter la lumière de l’Evangile à toutes les nations »[1]. Le concile commença le 11 octobre 1961 et fut clôturé le 8 décembre 1965. Il « plaça en premier lieu les besoins pastoraux, il s’employa grandement à rejoindre dans un sentiment fraternel les chrétiens, encore séparés de la communion avec le siège apostolique, et même la famille humaine dans son universalité »[2]. Les nombreux sujets que le concile aborde sont toujours référés au Christ. L’Eglise « brille d’une nouvelle splendeur et remporte de nouvelles victoires, tout en restant toujours la même et en se conformant à cette splendide image qu’a voulu lui donner Jésus-Christ, son divin Epoux, qui l’aime et la protège »[3].
Tout homme peut avoir une certaine notion de Dieu et peut le chercher à travers l’observation de la nature et diverses sagesses. L’Ancien Testament révèle que Dieu est unique et qu’il fait Alliance avec les hommes. Il est vivant et entre avec nous dans une relation « personnelle ». Le Christ scelle dans son sang l’Alliance définitive. Qui dit « Alliance » dit « partenaires d’Alliance ». Si dans un premier temps il est normal de chercher à mieux connaître le partenaire divin de l’Alliance (Dieu, le Christ), dans un second temps, il est bon de s’intéresser au partenaire humain de l’Alliance (l’Eglise, l’humanité).
Dieu nous est révélé en Jésus-Christ, et les premiers conciles ont mené à bien la difficile tâche de définir le Christ, le mystère de sa vie divine : il est un de la Trinité. Et le mystère de son incarnation (une hypostase et deux natures, humaine et divine). Le Christ unit sa volonté humaine à sa volonté divine, dans l’amour.
Au XVI° siècle, le concile de Trente a apporté des précisions sur son rôle de rédempteur en précisant les notions de péché originel, de grâce prévenante, de coopération à la grâce (en prolongeant les antiques travaux du concile d’Orange au VI° siècle). A travers le thème de la coopération à la grâce, on passe du partenaire divin au partenaire humain de l’Alliance.
Le XX° se trouve devant des drames profonds liés : le matérialisme athée méconnaît la vraie nature de l’homme et l’idéologie communiste prétend faire advenir sur la terre un paradis qui ne peut advenir qu'avec la Venue glorieuse du Christ et le jugement divin. Il en résulte des dizaines de millions de morts. La « christologie » doit être annoncée au monde. Loin de concerner uniquement un petit cercle de théologiens, elle doit être annoncée au monde pour que les hommes connaissent la sublimité de leur vocation.
« Car l’Eglise sait parfaitement que son message est en accord avec le fond secret du cœur humain quand elle défend la dignité de la vocation de l’homme, et rend ainsi l’espoir à ceux qui n’osent plus croire à la grandeur de leur destin. Ce message, loin de diminuer l’homme, sert à son progrès en répandant lumière, vie et liberté et, en dehors de lui, rien ne peut combler le cœur humain : "Tu nous as faits pour toi, Seigneur "et notre cœur ne connaît aucun répit jusqu’à ce qu’il trouve son repos en toi[4]". » (Gaudium et Spes 21).
Le concile de Trente avait donné un enseignement sur l’Ecriture sainte, et un enseignement sur l’Eucharistie. Le concile Vatican II donne un enseignement beaucoup plus développé sur l’Ecriture sainte (Dei Verbum), il s’agit aussi de comprendre comment le Christ, Verbe de Dieu, se révèle, et sur l’Eglise (Lumen gentium), où il s’agit aussi de comprendre comment l’Eglise est dite « corps mystique du Christ ».
Si les conciles du premier millénaire réfléchissaient surtout sur le mystère de l’Incarnation, il semble que durant le second millénaire la réflexion porte surtout sur la rédemption par la croix. Vivre en communion avec Jésus-Christ crucifié, cela ne détruit pas l’homme, mais, en dernière analyse, cela libère de maintes formes d’aliénation qui résultent de la puissance du péché et de la mort. La participation à la croix et à la résurrection de Jésus-Christ, montre le véritable chemin qui mène l’homme à sa perfection. C’est ce que rappelle le concile à plusieurs reprises (LG 5, LG 8, GS 22).
Ainsi, l’enseignement christologique de Vatican est donc très riche et très proche des préoccupations des hommes de notre temps.
Fidèle à cette longue tradition, Jean-Paul II explique la Dimension divine du mystère de la Rédemption[5] :
« [Jésus réalise la vie filiale dans un Cœur d’homme]
En réfléchissant de nouveau sur ce texte admirable du Magistère conciliaire, nous n’oublions pas, même un instant, que Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, est devenu notre réconciliation avec le Père. C’est Lui, et Lui seulement, qui a correspondu pleinement à l’amour éternel du Père, à cette paternité que Dieu a exprimée dès le commencement en créant le monde, en donnant à l’homme toute la richesse de la création, en le faisant "à peine moindre que les anges" en tant que créé "à l’image et à la ressemblance de Dieu". Le Christ a également correspondu pleinement à cette paternité de Dieu et à cet amour, alors que l’homme a rejeté cet amour en rompant la première Alliance et toutes celles que Dieu par la suite a souvent offertes aux hommes. La Rédemption du monde - ce mystère redoutable de l’amour, dans lequel la création est renouvelée - est, dans ses racines les plus profondes, la plénitude de la justice dans un Cœur humain, dans le Cœur du Fils premier-né, afin qu’elle puisse devenir la justice des cœurs de beaucoup d’hommes, qui, dans ce Fils premier-né, ont été prédestinés de toute éternité à devenir fils de Dieu et appelés à la grâce, appelés à l’amour.
[La croix manifeste la proximité du Père, du Fils, de l’Esprit Saint]
La croix du Calvaire, sur laquelle Jésus-Christ - Homme, fils de la Vierge Marie, fils putatif de Joseph de Nazareth – "quitte" ce monde, est en même temps une manifestation nouvelle de la paternité éternelle de Dieu, lequel, dans le Christ, se fait de nouveau proche de l’humanité, de tout homme, en lui donnant "l’esprit de Vérité" trois fois saint.
Cette révélation du Père et cette effusion de l’Esprit Saint, qui marquent d’un sceau indélébile le mystère de la Rédemption, font comprendre le sens de la croix et de la mort du Christ.
[La Rédemption est amour, justice et miséricorde]
Le Dieu de la création se révèle comme le Dieu de la Rédemption, Dieu "fidèle à lui-même", fidèle à son amour envers l’homme et envers le monde, tel qu’il s’est déjà révélé au jour de la création. Et son amour est un amour qui ne recule devant rien de ce qu’exige sa justice. C’est pourquoi le Fils «qui n’avait pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous". S’il "a fait péché" celui qui était absolument sans péché, il l’a fait pour révéler l’amour qui est toujours plus grand que toutes les créatures, l’amour qu’il est Lui-même, "car Dieu est amour". Et surtout, l’amour est plus grand que le péché, que la faiblesse, que la caducité de la créature, plus fort que la mort ; c’est un amour toujours prêt à relever et à pardonner, toujours prêt à aller à la rencontre du fils prodigue, toujours à la recherche de "la révélation des fils de Dieu", qui sont appelés à la gloire. Cette révélation de l’amour est aussi définie comme la miséricorde, et cette révélation de l’amour et de la miséricorde a dans l’histoire de l’homme un visage et un nom: elle s’appelle Jésus-Christ »[6].
La conséquence des efforts christologiques des siècles passés débouche sur une anthropologie, une compréhension de l’homme. L’homme est doté de liberté par Dieu son créateur : il a une autonomie relative, celle d’une cause seconde. Cette autonomie est fondée sur la relation de la créature au Dieu créateur. La théologie doit donc reconnaître aux sciences une juste liberté (GS 36, 41, 56 ; LG 36 ; AA 7). En même temps, la foi chrétienne doit démontrer son caractère propre, en défendant et en mettant en valeur la transcendance qui est tout à fait caractéristique de la personne humaine (GS 76).
L’un des passages clés du concile est celui-ci (GS 22) :
Le Christ, homme nouveau
« 1. En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir[7], le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. Il n’est donc pas surprenant que les vérités ci-dessus trouvent en lui leur source et atteignent en lui leur point culminant.
2. "Image du Dieu invisible" (Col 1, 15), il est l’Homme parfait qui a restauré dans la descendance d’Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché. Parce qu’en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée[8], par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme[9], il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché[10].
3. Agneau innocent, par son sang librement répandu, il nous a mérité la vie ; et, en lui, Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous[11], nous arrachant à l’esclavage du diable et du péché. En sorte que chacun de nous peut dire avec l’Apôtre : le Fils de Dieu "m’a aimé et il s’est livré lui-même pour moi" (Ga 2, 20). En souffrant pour nous, il ne nous a pas simplement donné l’exemple, afin que nous marchions sur ses pas[12], mais il a ouvert une route nouvelle : si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau.
4. Devenu conforme à l’image du Fils, premier-né d’une multitude de frères[13], le chrétien reçoit "les prémices de l’Esprit" (Rm 8, 23), qui le rendent capable d’accomplir la loi nouvelle de l’amour[14]. Par cet Esprit, "gage de l’héritage" (Ep 1, 14), c’est tout l’homme qui est intérieurement renouvelé, dans l’attente de "la rédemption du corps" (Rm 8, 23) : "Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts demeure en vous, celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous" (Rm 8, 11)[15]. Certes, pour un chrétien, c’est une nécessité et un devoir de combattre le mal au prix de nombreuses tribulations et de subir la mort. Mais, associé au mystère pascal, devenant conforme au Christ dans la mort, fortifié par l’espérance, il va au-devant de la résurrection[16].
5. Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce[17]. En effet, puisque le Christ est mort pour tous[18] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal.
6. Telle est la qualité et la grandeur du mystère de l’homme, ce mystère que la Révélation chrétienne fait briller aux yeux des croyants. C’est donc par le Christ et dans le Christ que s’éclaire l’énigme de la douleur et de la mort qui, hors de son Évangile, nous écrase. Le Christ est ressuscité ; par sa mort, il a vaincu la mort, et il nous a abondamment donné la vie[19] pour que, devenus fils dans le Fils, nous clamions dans l’Esprit : Abba, Père[20] ! »[21]
Aux points 1 et 2, le concile désigne le Christ comme nouvel Adam, une expression qui vient de saint Paul (Rm 5) mais qui reflète aussi l’appellation que le Christ se donnait lui-même : « le fils de l’homme ». En tant que tel, il dépasse les catégories juives, il peut être reconnu par tout homme ; il peut attirer tout homme. Il est « Fils de Dieu » et il est « né de la Vierge Marie ». Vatican II reflète le concile de Nicée. Le « fils de l’homme », dans l’Ancien Testament, est une expression qui désigne un royaume, un collectif, une communauté. Jésus nous incorpore en lui, « il s’est en quelque sorte uni tout homme » dit le concile.
Le point 3 nous parle du Christ rédempteur qui « nous arrache à l’esclavage du diable ». La grâce du salut n’est pas seulement extérieure, il faut que nous suivions le Christ dans le mystère pascal de sorte que notre vie et notre mort « deviennent saintes ». Ce bref paragraphe reflète l’enseignement sur la justification du concile de Trente.
Le point 4 évoque à nouveau le mystère pascal : il faut lutter contre le mal et mourir avec une grande espérance, car l’Esprit Saint qui anime les chrétiens donnera la vie à nos corps mortels.
Le point 5 élargit le regard vers les non-chrétiens. La grâce des non-chrétiens est la grâce prévenante de l’Esprit Saint qui conduit au Christ, ce n’est pas encore le salut ; le concile évoque pourtant la possibilité du salut des non-chrétiens « d’une façon que Dieu connait ».
Le paragraphe 6 montre que non seulement que le Christ est une bonne nouvelle pour tout homme, il montre aussi que le Christ est l’unique médiateur et sauveur : c’est par le Christ et dans le Christ que tout s’éclaire. C’est dans le Fils que nous entrons dans l’intimité de la vie divine en adressant à notre créateur ces paroles inouïes : « Abba Père ! »
Ainsi donc, Vatican II, dans une perspective résolument pastorale et missionnaire, résume et exprime avec des mots très simples, ce que les conciles des siècles précédents avaient soigneusement précisé.
Le pape Jean-Paul II a développé cet enseignement en ces termes :
« Dimension humaine du mystère de la rédemption
[Chacun reçoit la révélation de l’amour]
L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience et s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement. C’est pourquoi, comme on l’a déjà dit, le Christ Rédempteur révèle pleinement l’homme à lui-même. Telle est, si l’on peut s’exprimer ainsi, la dimension humaine du mystère de la Rédemption. Dans cette dimension, l’homme retrouve la grandeur, la dignité et la valeur propre de son humanité. Dans le mystère de la Rédemption, l’homme se trouve de nouveau «confirmé» et il est en quelque sorte créé de nouveau. Il est créé de nouveau! «Il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre; il n’y a plus ni homme ni femme, car vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus». L’homme qui veut se comprendre lui-même jusqu’au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s’approcher du Christ.
[Chacun découvre sa valeur et sa dignité]
Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit «s’approprier» et assimiler toute la réalité de l’Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même. S’il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d’adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour soi-même. Quelle valeur doit avoir l’homme aux yeux du Créateur s’il «a mérité d’avoir un tel et un si grand Rédempteur», si «Dieu a donné son Fils» afin que lui, l’homme, «ne se perde pas, mais qu’il ait la vie éternelle» !
En réalité, cette profonde admiration devant la valeur et la dignité de l’homme s’exprime dans le mot Evangile, qui veut dire Bonne Nouvelle. Elle est liée aussi au christianisme. Cette admiration justifie la mission de l’Eglise dans le monde, et même, peut-être plus encore, «dans le monde contemporain». Cette admiration, qui est en même temps persuasion et certitude - et celle-ci, dans ses racines fondamentales, est certitude de la foi, sans cesser de vivifier d’une manière cachée et mystérieuse tous les aspects de l’humanisme authentique -, est étroitement liée au Christ. C’est elle qui détermine aussi la place du Christ et pour ainsi dire son droit de cité dans l’histoire de l’homme et de l’humanité.
[La rédemption atteint le cœur, la conscience et la vie de chacun]
L’Eglise, qui ne cesse de contempler l’ensemble du mystère du Christ, sait, avec toute la certitude de la foi, que la Rédemption réalisée au moyen de la croix a définitivement redonné à l’homme sa dignité et le sens de son existence dans le monde, alors qu’il avait en grande partie perdu ce sens à cause du péché. C’est pourquoi la Rédemption s’est accomplie dans le mystère pascal qui conduit, à travers la croix et la mort, à la résurrection.
A toutes les époques, et plus particulièrement à la nôtre, le devoir fondamental de l’Eglise est de diriger le regard de l’homme, d’orienter la conscience et l’expérience de toute l’humanité vers le mystère du Christ, d’aider tous les hommes à se familiariser avec la profondeur de la Rédemption qui se réalise dans le Christ Jésus. En même temps, on atteint aussi la sphère la plus profonde de l’homme, nous voulons dire la sphère du cœur de l’homme, de sa conscience et de sa vie ».[22]
Ici ou là, l’Eglise peut traverser diverses tempêtes et être confrontée à divers problèmes. Le concile Vatican II invite les chrétiens à toujours repartir du Christ. Les premiers mots de la Constitution dogmatique Lumen gentium sont : « Le Christ est la lumière des peuples » (LG 1).
Le concile définit le mystère de l’Eglise en rapport avec le Christ : « L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (LG 1). L’Eglise se définit par son but : l’union au Christ, et par le Christ, l’union à Dieu. « Tous ceux qu’il a choisis, le Père, avant tous les siècles, les "a distingués et prédestinés à reproduire l’image de son Fils qui devient ainsi l’aîné d’une multitude de frères" (Rm 8, 29) » (LG 2).
Les paragraphes suivants (LG 3-5) sont une magnifique synthèse christologique. On y voit tout d’abord l’envoi du Fils, qui est donc coéternel au Père ; il est envoyé pour nous, pour notre rédemption : mystère d’amour. Le Christ « a inauguré ici-bas le royaume des cieux », « Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes » (Jn 12, 32 grec). « Le pain eucharistique représente et produit l’unité des fidèles » (cf. LG 3).
Le Christ vient du Père, et la christologie est inséparable de la Trinité. Le Fils a reçu une mission, celle de nous sauver.
La mission du Christ se prolonge dans celle de l’Esprit Saint, et elle s’achèvera au retour du Christ :
«Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils d’accomplir sur la terre (cf. Jn 17, 4), le jour de Pentecôte, l’Esprit Saint fut envoyé qui devait sanctifier l’Église en permanence et procurer ainsi aux croyants, par le Christ, dans l’unique esprit, l’accès auprès du Père (cf. Ep 2, 18). […] L’Esprit et l’Épouse, en effet, disent au Seigneur Jésus : "Viens" (cf. Ap 22, 17). Ainsi l’Église universelle apparaît comme un "peuple qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint"[23] » (LG 4).
Par son enracinement biblique, la christologie du concile Vatican II semble très simple, et centrée sur ce qui nous concerne. Cela ne l’empêche pas d’être « ontologique », car le Christ ne nous sauverait pas s’il n’était pas le Fils de Dieu, envoyé par le Père (LG 2).
Le concile continue en parlant du « royaume de Dieu » qui se manifeste par les paroles et par les gestes du Christ, et, surtout, par sa personne elle-même :
« Le mystère de l’Église sainte se manifeste en sa fondation. En effet, le Seigneur Jésus posa le commencement de son Église en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les Écritures depuis les siècles : "que les temps sont accomplis et que le Royaume de Dieu est là" (Mc 1, 15 ; Mt 4, 17). Ce Royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. La parole du Seigneur est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ (Mc 4, 14) : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Lc 12, 32) ont accueilli le Royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson (cf. Mc 4, 26-29). Les miracles de Jésus confirment également que le Royaume est déjà venu sur la terre : "si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le Royaume de Dieu est arrivé parmi vous" (Lc 11, 20 ; Mt 12, 28). Avant tout cependant, le Royaume se manifeste dans la personne même du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, "venu pour servir et donner sa vie en rançon d’une multitude" (Mc 10, 45). Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la croix, fut ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur, Christ et Prêtre pour l’éternité (cf. Ac 2, 36 ; He 5, 6 ; 7, 17-21), et il répandit sur ses disciples l’Esprit promis par le Père (cf. Ac 2, 33). Aussi l’Église, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce Royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi » (LG 5).
Une telle christologie est un déploiement de la profession de foi des conciles de Nicée et Constantinople, et ce déploiement permet au concile d’expliquer la nature de l’Eglise.
Justement, le paragraphe suivant (LG 6) décrit l’Eglise par plusieurs images bibliques. Au Christ « bon pasteur » (Jn 10, 11) correspond l’image de l’Eglise comme bercail et comme troupeau. L’Eglise est aussi un champ que Dieu cultive (1Co 3, 9). Le Christ est la vigne et nous sommes les sarments (Jn 15, 1-5). L’Eglise est aussi un édifice, et le Christ en est la pierre d’angle. L’Eglise est aussi la cité sainte, qui descend du ciel d’auprès de Dieu, toute parée pour son époux (Ap 21), elle est la Jérusalem d’en-haut (Ga 4, 26). Elle est l’épouse pour laquelle le Christ, son époux, s’est livré, afin de la sanctifier (Eph 5, 25-26).
L’Eglise est aussi le « corps mystique du Christ » (LG 7). Cette image vient, elle aussi, de l’Ecriture : « Car nous avons tous été baptisés en un seul Esprit pour n’être qu’un seul corps » (1Co 12, 13). Et : « "Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, à nous tous nous ne formons qu’un corps, car tous nous avons part à ce pain unique" (1Co 10, 17). Nous devenons ainsi les membres de ce corps (cf. 1Co 12, 27), "étant chacun pour sa part membres les uns des autres" (Rm 12, 5) » (LG 7).
Cette image appelle plusieurs observations.
Tout d’abord, en rappelant l’image du corps mystique, le concile Vatican II donne à méditer que notre déification, ou divinisation, dont nous avons dit qu’elle est la véritable et suprême humanisation de l’homme[24], n’est pas conféré à l’individu comme tel, mais l’individu en tant que membre du corps du Christ, ou, pour dire les choses dans la perspective eschatologique et de l’au-delà de la mort, en tant que membre de la communion des saints (sachant que par la bonne nouvelle aux défunts, ceux qui étaient non-chrétiens sur cette terre peuvent être incorporés au royaume du salut).
La seconde observation concerne la nature de l’Eglise. En disant que l’Eglise est un « corps mystique », le concile fait référence à la vie du Christ en chacun de nous, par les sacrements du baptême et de l’Eucharistie. L’Eglise ne se réduit donc pas à une simple association dont les membres seraient rassemblés par un même point de vue ou une même morale.
Attention, dans le langage courant, quand on touche le corps de quelqu’un, on touche sa personne. Mais ici, il s’agit d’une analogie, et l’on ne doit pas confondre l’Eglise et le Christ, sinon on imputerait au Christ les péchés des membres de l’Eglise. C’est pourquoi le concile précise aussitôt, en s’appuyant encore sur l’Ecriture sainte, que le Christ est la tête du corps. Il est aussi l’époux de l’Eglise.
Nous sommes maintenant prêts pour goûter ce paragraphe du concile :
« De ce corps le Christ est la tête. Il est l’image du Dieu invisible et en lui toutes choses ont été créées. Il est antérieur à tous et l’univers subsiste en lui. Il est la tête du corps qu’est l’Église. Il est Principe, premier-né d’entre les morts, afin d’exercer en tout la primauté (cf. Col. 1, 15-18). Sa grande puissance lui donne domination sur les choses du ciel et celles de la terre et, par sa perfection et son action souveraine, il comble des richesses de sa gloire le corps tout entier (cf. Ep 1, 18-23)[25].
Tous les membres doivent se conformer à lui jusqu’à ce que le Christ soit formé en eux (cf. Ga 4, 19). C’est pourquoi nous sommes assumés dans les mystères de sa vie, configurés à lui, associés à sa mort et à sa résurrection, en attendant de l’être à son règne (cf. Ph 3, 21 ; 2 Tm 2, 11 ; Ep 2, 6 ; Col 2, 12, etc.). Encore en pèlerinage sur la terre, mettant nos pas dans la trace des siens, à travers la tribulation et la persécution, nous sommes associés à ses souffrances comme le corps à la tête, unis à sa passion pour être unis à sa gloire (cf. Rm 8, 17). De lui "le corps tout entier, par les ligaments et jointures, tire nourriture et cohésion pour opérer sa croissance en Dieu" (Col 2, 19). Dans son corps, c’est-à-dire dans l’Église, il dispose continuellement les dons des ministères par lesquels nous nous apportons mutuellement, grâce à sa vertu, les services nécessaires au salut, en sorte que, par la pratique d’une charité sincère nous puissions grandir de toutes manières vers celui qui est notre tête (cf. Ep 4, 11-16 grec) Pour que nous puissions nous renouveler en lui sans cesse (cf. Ep 4, 23) , il nous fait part de son Esprit qui, unique et présent, identique à lui-même dans la tête et dans les membres, vivifie le corps entier, l’unifie et le meut, si bien que son action a pu être comparée par les saints Pères à la fonction que remplit dans le corps humain, l’âme, principe de vie[26] » (LG 7).
Le concile continue en expliquant que l’Église est à la fois visible et spirituelle :
« Le Christ, unique médiateur, crée et continuellement soutient sur la terre, comme un tout visible, son Église sainte, communauté de foi, d’espérance et de charité, par laquelle il répand, à l’intention de tous, la vérité et la grâce[27]. […]
Mais, comme c’est dans la pauvreté et la persécution que le Christ a opéré la rédemption, l’Église elle aussi est appelée à entrer dans cette même voie pour communiquer aux hommes les fruits du salut. Le Christ Jésus "qui était de condition divine s’anéantit lui-même prenant condition d’esclave" (Ph 2, 6), pour nous "il s’est fait pauvre, de riche qu’il était" (2Co 8, 9). Ainsi l’Église, qui a cependant besoin pour remplir sa mission de ressources humaines, n’est pas faite pour chercher une gloire terrestre mais pour répandre, par son exemple aussi, l’humilité et l’abnégation. Le Christ a été envoyé par le Père "pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, ... guérir les cœurs meurtris" (Lc 4, 18) […]
L’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu[28], annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1Co 11, 26). La vertu du Seigneur ressuscité est sa force pour lui permettre de vaincre dans la patience et la charité les afflictions et les difficultés qui lui viennent à la fois du dehors et du dedans, et de révéler fidèlement au milieu du monde le mystère du Seigneur, encore enveloppé d’ombre, jusqu’au jour où, finalement, il éclatera dans la pleine lumière » (LG 8).
Tout cela a des conséquences très pratiques :
Nous sommes invités à cultiver une spiritualité de communion dans un rapport effectif et affectif avec les Pasteurs, avant tout avec le Pape, centre de l’unité de l’Église, et avec son Magistère. Il s’agit de l’application concrète du sentire cum Ecclesia, propre à tous les fidèles (LG 2). Les personnes consacrées assument le style de vie que le Christ a choisi pour lui-même (LG 44). Il y a un échange de dons dans la réciprocité et la complémentarité des vocations ecclésiales (LG 13) et tous les chrétiens sont appelés «à la sainteté et à la perfection de leur état» (LG 42).
Quant aux fins dernières, l’évangile selon saint Jean nous apprend que c’est la croix qui est l’heure de la glorification. Citons par exemple : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom ! Du ciel vint alors une voix : "Je l’ai glorifié et de nouveau je le glorifierai" » (Jn 12, 27-28). « La divinité de Jésus et la croix sont indissociables, et seule cette relation permet de bien comprendre Jésus. Jean a su exprimer cette intrication entre la croix et la gloire, quand il dit que la croix est l’exaltation de Jésus et que son exaltation ne peut s’accomplir autrement que par la croix »[29]. Il en est de même pour l’Eglise, qui suit le Christ et qui est son corps mystique (la divinisation est donnée aux membres de la communion des saints).
Dans le contexte de l’époque moderne, la nouveauté du concile est que l’Eglise n’est plus considérée d’une façon uniquement juridique, mais comme Corps du Christ. Cette nouveauté vient de la contemplation de Marie, qui occupe tout le dernier chapitre de la constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen gentium.
Dans la fidélité avec l’Ecriture et les pères de l’Eglise, le concile parle des membres du Christ, des frères du Christ, et de l’amour maternel de Marie :
« Elle est vraiment "Mère des membres du Christ... ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l’Eglise des fidèles qui sont les membres de ce Chef".
C’est pourquoi encore elle est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l’Eglise, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité, objet de la part de l’Eglise catholique, instruite par l’Esprit-Saint, d’un sentiment filial de piété, comme il convient pour une mère très aimante » (LG 53).
« Elle engendra son Fils, dont Dieu a fait le premier-né parmi beaucoup de frères (Rm 8,29), c’est-à-dire parmi les croyants, à la naissance et à l’éducation desquels elle apporte la coopération de son amour maternel » (LG 63).
Fidèle au concile Vatican II, Jean-Paul II explique la mission de l’Eglise et la liberté de l’homme[30] :
« [Le respect des valeurs]
L’attitude missionnaire commence toujours par un sentiment de profonde estime face à «ce qu’il y a en tout homme», pour ce que lui-même, au fond de son esprit, a élaboré au sujet des problèmes les plus profonds et les plus importants; il s’agit du respect pour tout ce que l’Esprit, qui «souffle où il veut», a opéré en lui. La mission n’est jamais une destruction, mais elle est une reprise à son compte des valeurs et une nouvelle construction, même si dans la pratique on n’a pas toujours correspondu pleinement à un idéal aussi élevé. Quant à la conversion, qui doit prendre racine dans la mission, nous savons bien qu’elle est l’œuvre de la grâce, dans laquelle l’homme doit se retrouver pleinement lui-même.
[La dignité de la personne humaine fait partie de l’annonce]
C’est pourquoi l’Eglise de notre temps accorde une grande importance à tout ce que le Concile Vatican II a exposé dans la déclaration sur la liberté religieuse, aussi bien dans la première partie du document que dans la seconde. Nous sentons profondément le caractère engageant de la vérité que Dieu nous a révélée. Nous éprouvons en particulier un sens très vif de responsabilité envers cette vérité. L’Eglise, par institution du Christ, en est gardienne et maîtresse, étant précisément dotée d’une assistance particulière de l’Esprit Saint, afin de pouvoir conserver fidèlement cette vérité et l’enseigner dans toute son intégrité. En accomplissant cette mission, regardons le Christ lui-même, lui qui est le premier évangélisateur, et regardons aussi ses Apôtres, Martyrs et Confesseurs.
La déclaration sur la liberté religieuse nous manifeste de manière convaincante que, en annonçant la vérité qui ne provient pas des hommes, mais de Dieu («ma doctrine n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé», c’est-à-dire du Père), tout en agissant avec toute la force de leur esprit, le Christ, et ensuite ses Apôtres, conservent une profonde estime pour l’homme, pour son intelligence, sa volonté, sa conscience et sa liberté.
De cette façon, la dignité de la personne humaine en vient à faire partie elle-même de cette annonce, même sans recourir aux paroles, par le simple comportement à son égard. Cette attitude semble correspondre aux besoins particuliers de notre temps. Ce n’est pas dans tout ce que les divers systèmes et même les individus considèrent et propagent comme liberté, que réside la vraie liberté de l’homme; c’est dire que l’Eglise, en vertu de sa mission divine, devient d’autant plus gardienne de cette liberté, qui est condition et fondement de la véritable dignité de la personne humaine.
[La vérité vous rendra libre]
Jésus-Christ va à la rencontre de l’homme de toute époque, y compris de la nôtre, avec les mêmes paroles: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres». Ces paroles contiennent une exigence fondamentale et en même temps un avertissement: l’exigence d’honnêteté vis-à-vis de la vérité comme condition d’une authentique liberté; et aussi l’avertissement d’éviter toute liberté apparente, toute liberté superficielle et unilatérale, toute liberté qui n’irait pas jusqu’au fond de la vérité sur l’homme et sur le monde. Aujourd’hui encore, après deux mille ans, le Christ nous apparaît comme Celui qui apporte à l’homme la liberté fondée sur la vérité, comme Celui qui libère l’homme de ce qui limite, diminue et pour ainsi dire détruit cette liberté jusqu’aux racines mêmes, dans l’esprit de l’homme, dans son cœur, dans sa conscience. Quelle preuve admirable de tout cela ont donnée et ne cessent de donner ceux qui, par le Christ et dans le Christ, sont parvenus à la vraie liberté et en ont fourni le témoignage, même dans des conditions de contrainte extérieure!
Et lorsque Jésus-Christ lui-même comparut comme prisonnier devant le tribunal de Pilate et fut interrogé par celui-ci sur l’accusation que les représentants du Sanhédrin portaient contre lui, ne répondit-il pas : "Je ne suis né et je ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité" ? Par ces paroles prononcées devant le juge à un moment décisif, il confirmait pour ainsi dire une nouvelle fois ce qu’il avait dit précédemment : "Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres" (Jn 8, 32). Tout au long des siècles et des générations, à commencer par le temps des Apôtres, n’est-ce pas Jésus-Christ lui-même qui a comparu tant de fois aux côtés d’hommes jugés à cause de la vérité, et qui est allé à la mort avec des hommes condamnés à cause de la vérité? Est-ce qu’il cesserait d’être toujours le porte-parole et l’avocat de l’homme qui vit "en esprit et vérité" ? Non, il ne cesse pas de l’être devant le Père, et pas davantage face à l’histoire de l’homme. L’Eglise, à son tour, malgré toutes les faiblesses qui font partie de son histoire humaine, ne cesse de suivre Celui qui a dit: «L’heure vient - et nous y sommes - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité, car ce sont là les adorateurs tels que les veut le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent adorer».
© Françoise Breynaert
[1] St JEAN XXIII, Humanae Salutis, Noël 1961
[2] Bienheureux PAUL VI, Bref apostolique in Spirito Sancto, déclarant que le concile est terminé
[3] St JEAN XXIII, Humanae Salutis, Noël 1961
[4] St AUGUSTIN, Les Confessions I, 1
[5] St JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptor hominis § 9
[6] St JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptor hominis § 9
[7] Cf. Rm 5, 14. Cf. TERTULLIEN, De la résurrection de la chair 6 : « Tout ce que le limon [dont est formé Adam] exprimait, présageait l’homme qui devait venir, le Christ » ; PL 2, 802 (848) ; csel, 47, p. 33, 1. 12-13.
[8] Cf. CONCILE DE CONSTANTINOPLE II, canon 7 : « Sans que le Verbe soit transformé dans la nature de la chair, ni que la chair soit passée dans la nature du Verbe. » – Cf. aussi Concile de Constantinople III : « Car de même que sa chair toute Ste, immaculée et animée, n’a pas été supprimée par la divinisation, mais qu’elle est demeurée dans son état et dans sa manière d’être. » – Cf. Concile de Chalcédoine : « nous devons reconnaître en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation » : Denz. 148 (302).
[9] Cf. CONCILE DE CONSTANTINOPLE III : « De même sa volonté humaine divinisée n’a pas été supprimée » : DS 291 (556)
[11] Cf. 2 Co 5, 18-19 ; Col 1, 20-22
[12] Cf. 1 P 2, 21 ; Mt 16, 24 ; Lc 14, 27
[13] Cf. Rm 8, 29 ; Col 1, 18
[16] Cf. Ph 3, 10 ; Rm 8, 17.
[17] Cf. VATICAN II, Lumen gentium 16
[19] Cf. Liturgie pascale byzantine.
[20] Cf. Rm 8, 15 et Ga 4, 6 ; cf. aussi Jn 1, 12 et 1 Jn 3, 1-2.
[21] VATICAN II, Gaudium et Spes 22
[22]JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptor hominis, § 10
[23] St CYPRIEN, De Orat. Dom. 23 : PL 4, 553 ; csel (Hartel) III A, p. 285. – St AUGUSTIN, Sermon 71, 20, 33 : PL 38, 463s. – St JEAN DAMASCENE, Adv. Iconocl. 12 : PG 96, 1358 D
[24] Cf. St MAXIME LE CONFESSEUR, Opuscule 4, (PG 60 AC, traduction par Léthel, Ibid., p. 66)
[25] Cf. PIE XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943/AAS 35 (1943), p. 208.
[26] Cf. Léon XIII, Encycl. Divinum illud, 9 mai 1897 : ASS 29 (1896-1897), p. 650. – Pie XII, Encycl. Mystici Corporis, I, c., p. 219-220 ; Denz. 2288 (3808). – St Augustin, Sermon 268, 2 : PL 38, 1232. – St Jean Chrysostome, In Eph. Hom. 9, 3 : PG 62, 72. – Didyme d’Alexandrie, Trin. 2, 1 : PG 39, 449s. – St Thomas, In Col. 1, 18, lect. 5, éd. Marietti, II, n. 46 : « comme de l’unité de l’âme se constitue un corps un, de même en va-t-il par l’unité de l’Esprit pour l’Église... ».
[27] Léon XIII, Encycl. Sapientiae christianae, 10 janvier 1890 : ASS 22 (1889-1890), p.392. – Id. Encycl. Satis cognitum, 29 juin 1896 : ASS 28 (1895-1896), p. 710 et 724 s. – Pie XII, Encycl. Mystici Corporis, l. c., p. 199- 200.
[28] St AUGUSTIN, La Cité de Dieu, XVIII, 51, 2 : PL 41, 614.
[29] BENOIT XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 333
[30] St JEAN PAUL II, Lettre encyclique Redemptor hominis, § 12