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Christ, Roi de l’Univers (34e dimanche du TO)
Voici pour mémoriser le texte de l'évangile de ce jour en vue d'une récitation orale avec reprises de souffles.
34e dimanche : Christ Roi Mt 25, 31-46 (60.53 Ko)
Podcast sur : https://radio-esperance.fr/antenne-principale/entrons-dans-la-liturgie-du-dimanche/#
Sur Radio espérance : tous les mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 8h15
et rediffusées le dimanche à 8h et 9h30).
Première lecture (Ez 34, 11-12.15-17)
« Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs » – Parole du Seigneur.
La prophétie d’Ézéchiel s’est en partie réalisée lorsque les Hébreux exilés à Babylone sont rentrés en Judée. Cette prophétie a connu un autre accomplissement avec l’Incarnation de Jésus, c’est-à-dire sa venue sur la terre : Jésus a guéri les malades, il a consolé les gens, il a pardonné les péchés et relevé les pécheurs, il a chassé les démons, il a rassemblé les disciples dans l’Église qu’il a fondée par les apôtres. En effet, Jésus dit dans l’évangile : « 11 Je suis le bon pasteur !
Le bon pasteur / dépose son âme en échange de son troupeau !
12 Par contre, / le salarié,
qui n’est pas le pasteur / et dont les moutons ne sont pas les siens,
lorsqu’il a vu le loup qui vient, / il lâche le troupeau et s’enfuit !
Et le loup vient ravir / et disperse le troupeau.
13 Or le salarié s’enfuit / parce qu’il est salarié,
et qu’il n’est pas soucieux du troupeau !
14 Je suis le bon pasteur !
Et je connais ce qui est mien, / et je suis connu de ce qui est mien ;
15 de la même façon que mon Père me connaît / et que, moi, je connais le Père.
Et je dépose mon âme en échange du troupeau. » (Jn 10, 11-15)
Mais l’opposition au Christ est tellement forte qu’un Antichrist va aussi se manifester, provoquant « un jour de nuages et de sombres nuées » et la dispersion des gens comme des brebis sans berger. On le voit de nos jours, même les chrétiens se sont un peu dispersés à cause de la confusion qui se répand partout. « Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. » (Ez 34, 11-12) La prophétie d’Ézéchiel se réalisera complètement lors de la Venue glorieuse de Jésus qui sera comme un soleil dissipant les nuages, apportant la guérison dans ses rayons. « Mais pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de justice brillera, avec la guérison dans ses rayons. » (Malachie 3, 20)
En même temps, il y aura un jugement. « Voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs » (Ez 34, 17). Le cynisme de certaines de nos élites sera un jour jugé, par Dieu, c’est ce que l’on appelle le jugement eschatologique, et que l’Apocalypse décrit comme le jugement de Babylone puis le jugement de la Bête (Ap 18–19). En attendant, nous sommes avertis et prévenus de toute naïveté. Par exemple, on lit avec stupéfaction dans le livre de Jacques Attali « L’avenir de la vie », publié en 1981 : « A l’avenir, il s’agira de trouver un moyen de réduire la population. Nous commencerons par les vieux, … Ensuite les faibles puis les inutiles qui n’apportent rien à la société, car il y en aura de plus en plus, et surtout enfin les plus stupides. (page 273-274) » « … Nous trouverons quelque chose ou le provoquerons, […] un virus qui touchera les vieux ou les gros, peu importe, les faibles y succomberont, les peureux et les stupides y croiront et demanderont à être traités. Nous aurons pris soin d’avoir prévu le traitement, un traitement qui sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi toute seule : ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir ! » (idem) « Dans ce contexte-là, les médecins que nous connaissons doivent impérativement être supprimés, car ils ne peuvent plus soigner toutes ces maladies qui viennent par pandémies successives provoquées volontairement : il faut les remplacer par des machines, des robots qui seront capables de surveiller notre santé, qui veilleront à notre bien et nous asserviront pour notre bien » (page 272). Ce qu’a écrit Jacques Attali est évidemment tout le contraire du projet divin, car Dieu, lui, veut prendre soin de chacun : « La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces » (Ez 34, 16).
Le pape Pie XI a institué la fête du Christ-roi le 11 décembre 1925 en réponse à la « peste de notre époque… le laïcisme » (encyclique Quas primas n° 18). Le laïcisme, au début du XX° siècle, revêtait alors plusieurs formes dont voici deux exemples très différents : les lois Calles au Mexique qui cherchaient à priver l’Église de toute influence dans l’éducation et dans la vie publique ; l’Action française qui voulait développer un nationalisme monarchiste d’inspiration païenne, et qui constituait ainsi une parodie du projet chrétien. À notre époque encore, le laïcisme produit de nombreuses lois contraires à la loi divine, et donc contraire au règne du Christ. Il produit des projets prométhéens par exemple les projets de la géo-ingénierie, c’est-à-dire des actions visant à modifier le climat, les projets visant à réduire la population, et ceux, au moins dans un cadre militaire, à pouvoir manipuler le cerveau des gens, sans aucun égard au dessein du Créateur ni à l’homme créé à l’image de Dieu. Et il n’est pas rare que des hommes veuillent imposer leur vision du monde en provoquant diverses épurations, surtout dans le laïcisme qui ne se réfère pas à Dieu. C’est une tentation bien humaine que de vouloir faire le tri nous-mêmes entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs, pour éliminer tous ceux qui ne nous plaisent pas, tous ceux qui ne correspondent pas à notre vision d’un monde idéal, mais le jugement ne peut être fait que par Dieu, et par Jésus, le Fils de Dieu auquel Dieu le Père a remis le jugement. « Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs. » (Ez 34, 17). Et c’est ce que nous fera entendre l’évangile de ce dimanche : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche » (Mt 25, 31-32). Le monde alors sera purifié des ennemis de Dieu, et il pourra réaliser sa vocation le but pour lequel il a été créé : notre participation à la vie divine.
Le Christ reviendra dans la gloire, il jugera tous les imposteurs et faiseurs d’iniquité et il réalisera son règne sur la terre comme au ciel, afin, comme le dira la seconde lecture, d’offrir le royaume au Père. Alors, chers auditeurs, de tout cœur, annonçons et fêtons le Christ roi !
Psaume (Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.
« Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure ». L’expression « ton bâton me guide et me rassure » désigne le bâton du berger qui écarte les dangers, ou les broussailles.
L’expression « Si je traverse les ravins de la mort » évoque toutes sortes de dangers mortels. Mais Jésus est notre bon berger. Il nous envoie sa mère pour nous aider.
Concernant Medjugorje, les pèlerinages sont autorisés mais on n’est pas obligé de croire aux apparitions et aux messages. Aucune guérison physique n’y a été reconnue à ce jour, mais qui pourrait nier les guérisons de l’âme ? Pour ma part, j’observe dans les messages récents une adéquation avec ce que traverse l’humanité, si souvent au bord des « ravins de la mort ». Par exemple, voici le message du 25 septembre 2022 : « Chers enfants ! priez pour que l’Esprit-Saint vous illumine et que vous soyez de joyeux chercheurs de Dieu et des témoins de l’amour sans limites. Je suis avec vous, petits enfants, et je vous invite tous à nouveau : prenez courage et témoignez des bonnes œuvres que Dieu fait en vous et à travers vous. Faites du bien à votre prochain pour être bien sur la terre, et priez pour la paix qui est menacée, car Satan veut la guerre et l’inquiétude. Merci d’avoir répondu à mon appel. »
Et le lendemain, le 26 septembre 2022, explosait le pipeline Nord Stream 2 dans les fonds marins, au nord de la Pologne et de l’Allemagne… Lors d’une conférence de presse le 7 février 2022, le président Joe Biden déclarait : « Si la Russie envahit, cela signifie que des chars et des troupes traversent à nouveau la frontière ukrainienne, alors il n’y aura plus de Nord Stream 2 ». Le journaliste : « Mais comment allez-vous faire exactement, puisque le projet est sous le contrôle de l’Allemagne ? ». Joe Biden : « Nous le ferons, je vous le promets, nous pourrons le faire. » Par la suite, le professeur Hans Benjamin Braun, a démontré que les pipelines ont été détruits par un engin nucléaire tactique sous-marin. Il a fait relire son étude à plusieurs collègues dont trois lauréats du prix Nobel de physique, et le rapport final a été remis aux gouvernements concernés. Cependant, aucun des pays concernés, pas même la Russie, ne semble avoir intérêt à aggraver l’affaire[1].
Un mois après l’explosion du pipeline, voici le message de Medjugorje du 25 octobre 2022 : « Chers enfants ! Le Très-Haut me permet d’être avec vous et d’être pour vous joie et chemin d’espérance, car l’humanité s’est décidée pour la mort. C’est pourquoi il m’envoie pour vous enseigner que, sans Dieu, vous n’avez pas d’avenir. Petits enfants, soyez instruments d’amour pour tous ceux qui n’ont pas connu le Dieu d’amour. Témoignez joyeusement de votre foi et ne perdez pas l’espoir en un changement du cœur de l’homme. Je suis avec vous et je vous bénis de ma bénédiction maternelle. Merci d’avoir répondu à mon appel. »
Et peu après, le 25 décembre 2022, durant l’apparition annuelle à Jakov, la Sainte Vierge est venue avec Jésus dans les bras. À travers Jakov, elle a donné le message suivant : « Chers enfants ! Aujourd’hui, tandis que la lumière de la naissance de Jésus éclaire le monde entier et que, de façon particulière, je tiens Jésus dans mes bras, je prie pour que chaque cœur devienne l’étable de Bethléem dans laquelle naîtra mon Fils, et pour que vos vies deviennent lumière de sa naissance. Petits enfants, vous vivez dans le trouble et la peur. C’est pourquoi, petits enfants, en ce jour de grâce, priez Jésus pour qu’il fortifie votre foi et devienne le Souverain de votre vie [= le Christ Roi !] Car, mes enfants, ce n’est qu’avec Jésus dans votre vie que vous ne regarderez pas le trouble, mais que vous prierez pour la Paix et vivrez dans la Paix. Vous ne regarderez pas la peur, mais plutôt Jésus qui nous libère de toute peur. Je suis votre Mère qui veille sans cesse sur vous, et je vous bénis de ma bénédiction maternelle. »
Conscients de la gravité de l’actualité, et sûrs de la présence divine de Jésus notre bon berger, prions le Seigneur afin qu’il nous libère de toute peur et que nous puissions obtenir la Paix : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. »
Pour que Jésus nous guide, il faut accepter qu’il soit le Souverain de notre vie, autrement dit, le Christ-Roi, comme le célèbre la liturgie.
Le verset « Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre » vise tout spécialement la venue glorieuse du Christ qui sera l’occasion d’une vivification des justes qui vivront encore sur la terre à ce moment-là (He 9, 28 – de l’araméen), ou d’une apparition des saints qui sont au ciel (Ap 20, 4-5), ce que la seconde lecture évoque aussi à sa manière. Ceux qui suivent Jésus le bon berger sont à la fois l’espérance du monde et l’espérance de Dieu lui-même puisque l’accomplissement du règne de Dieu sur la terre comme au ciel au moment de la Parousie, la venue glorieuse du Christ, passe par les âmes des gens, par l’union de chacun à la volonté divine. Même si la venue glorieuse du Christ, en elle-même, est un événement qui ne dépend pas de notre volonté, l’accomplissement du règne de Dieu sur la terre dépendra de l’accueil de ceux qui sont sur la terre.
Ainsi encore ce message du 25 janvier 2023 : «Chers enfants ! Priez avec moi pour la paix, car Satan veut la guerre et la haine dans les cœurs et les peuples. C’est pourquoi, priez et sacrifiez vos jours par le jeûne et la pénitence afin que Dieu vous donne la paix. L’avenir est à la croisée des chemins, car l’homme moderne ne veut pas de Dieu. C’est pourquoi l’humanité se dirige vers la perdition. Petits enfants, vous êtes mon espérance. Priez avec moi pour que se réalise ce que j’ai commencé à Fatima et ici. Soyez prière et témoignez de la paix autour de vous et soyez des personnes de paix. Merci d’avoir répondu à mon appel. »
Notre espérance, c’est la Venue glorieuse du Christ, roi de l’univers, mais la Reine du Ciel, la Reine de la paix, notre mère, nous dit : « Petits enfants, vous êtes mon espérance ». Les hommes doivent accepter la pensée divine, la pensée souveraine de l’Esprit Saint, c’est cela à quoi nous engage la fête du Christ Roi : à une soumission totale au Christ, une soumission tout à fait acceptable pour l’homme, dans son humilité. Car le Christ est le bon berger qui ne nous veut que du Bien.
Deuxième lecture (1 Co 15, 20-26.28)
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, [une traduction littérale devrait dire « puis (ensuite) »] tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous. – Parole du Seigneur.
Explications :
« Tous revivront » (1Co 15, 22) : il s’agit ici de beaucoup plus que de la simple immortalité de l’âme. Il s’agit de la résurrection des morts nettement mise en lien avec la propre Résurrection du Christ. Jésus est le modèle ; mieux encore Jésus nous incorporera dans sa Résurrection, il nous fera participer à sa vie de Fils de Dieu. En particulier, les saints qui sont déjà morts ressusciteront pour apparaitre avec le Christ lors de son retour glorieux (cf. 1Th 3, 13).
Observons maintenant les prépositions dans une bonne traduction : la venue glorieuse du Christ est encore suivie d’un « puis (ensuite) » (verset 24), elle ne fait qu’ouvrir le processus de la fin :
« 22 En effet, c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront 23 mais chacun à son rang : en prémices, le Christ,
ensuite ceux qui appartiennent au Christ lors de sa venue, [ressuscités, ils apparaissent avec le Christ]
24 puis [ensuite] viendra la fin quand il remettra la royauté à Dieu le Père » (1Co 15, 22-24).
« Puis (ensuite) [grec : ειτα, araméen hāydēn] » au début du verset 24 laisse une consistance propre au temps inauguré par le verset 23 : c’est le « temps » de la venue glorieuse du Christ, ce que saint Irénée appelle le royaume des justes, et qui conduit au Père, étape ultime et ineffable (Traité contre les hérésies livre V, 36, 2). Malheureusement, à cause de la mauvaise habitude occidentale de confondre le retour du Christ avec la Fin du monde, un bon nombre de traductions remplacent le « puis (ensuite) » par « alors » (concomitant).
Par ailleurs, rappelons que chaque fois que la foule voulait le faire roi, Jésus se dérobait. Puis, lorsque Jésus affirme sa Royauté devant Pilate, Jésus ajoute immédiatement que son royaume n’est pas de ce monde, c’est-à-dire qu’il ne s’obtient pas avec les moyens de ce monde (Jn 18, 36). tels que la police ou l’armée. Mais, lors de son retour glorieux, qui ressemblera à une apparition du Ressuscité que le monde entier verra, le Christ mettra tous ses ennemis sous ses pieds.
Le Christ mettra tous ses ennemis sous ses pieds (1Co 15, 25), c’est-à-dire Satan et ses associés : Asmodée, Béelzéboul et Mammon — l’impureté, l’occultisme, et l’argent. Les hommes qui auront traversé le jugement concomitant à la Parousie sont des hommes qui ne veulent plus aucune compromission avec le mal, et les démons ne peuvent plus s’immiscer dans leurs relations humaines, désormais sanctifiées.
Comme le dit le jeune saint Augustin : « C’est sur cette terre effectivement que l’Église apparaîtra d’abord environnée d’une gloire immense, revêtue de dignité et de justice […] semblable à un monceau de froment qu’on voit sur l’aire encore, mais parfaitement nettoyé, la multitude des saints sera placée ensuite dans les célestes greniers de l’immortalité » (Saint Augustin, Sermon 259).
« Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort » (1Co 15, 26), autrement dit, le temps de la Parousie s’achèvera par une assomption de l’humanité dans l’éternité, et l’assomption de la Vierge Marie en a été la préfiguration. Le but ultime est la participation à la vie divine : le Christ offrira le royaume au Père : « Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous » (1Co 15, 28).
Venons-en à l’origine de la solennité du Christ Roi que nous célébrons. Dans son encyclique Quas primas, Pie XI rappelle le message de l’Archange Gabriel à la Vierge Marie : elle engendrera un fils à qui le Seigneur Dieu donnera le trône de David ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin [Lc 1, 32-33]. « Dès lors, confirme Pie XI, faut-il s’étonner qu’il soit appelé par saint Jean le Prince des rois de la terre [Ap 1, 5] ou que, apparaissant à l’Apôtre dans des visions prophétiques, il porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs [Ap 19, 16]. Le Père a, en effet, constitué le Christ héritier de toutes choses [He 1, 1] ; il faut qu’il règne jusqu’à la fin des temps, quand il mettra tous ses ennemis sous les pieds de Dieu et du Père [1Co 15, 25]. » (Quas primas § 6)
« La fête, désormais annuelle, du Christ-Roi Nous donne le plus vif espoir de hâter le retour si désirable de l’humanité à son très affectueux Sauveur... En conséquence, en vertu de Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ-Roi. Nous ordonnons qu’elle soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire celui qui précède immédiatement la solennité de la Toussaint. Nous prescrivons également que chaque année, en ce même jour, on renouvelle la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus, consécration dont Notre Prédécesseur Pie X, de sainte mémoire, avait déjà ordonné le renouvellement annuel... » (Quas primas § 19).
Réconfortante et source d’espérance, la solennité du Christ Roi nous engage aussi dès maintenant. Et l’Église donne une véritable doctrine sociale, avec des principes d’organisation de la société.
Notamment, le principe de la justice qui « amène à donner à l’autre ce qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir » (Benoit XVI, La charité dans la vérité § 6).
Le principe du bien commun, c’est-à-dire « le bien du ‘nous-tous’, constitué d’individus, de familles et de groupes intermédiaires qui forment une communauté sociale » (Ibid § 7).
Le principe de la subsidiarité qui « respecte la dignité de la personne en qui elle voit un sujet toujours capable de donner quelque chose aux autres », et qui opère « à travers l’autonomie des corps intermédiaires » (Ibid § 57).
Évangile (Mt 25, 31-46)
Dans une traduction depuis l’araméen, faite pour être récitée par cœur et transmise avec le cœur. Vous pouvez vous balancer de gauche à droite et accompagner les paroles par quelques gestes sobres. Vous observerez que le texte est facile à mémoriser, il y a beaucoup de répétitions et quelques rimes, par exemple, à gauche, « le Fils de l’homme viendra dans sa gloire » et « il siègera sur le trône de sa gloire ».
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« 31 Or, quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, / et tous ses saints anges avec lui,
alors il siégera sur le trône de sa gloire, / et seront rassemblées devant lui tous les peuples.
Il les séparera les uns des autres, / comme le berger qui sépare les brebis des chèvres.
33 Et il fera se tenir les brebis à sa droite, / et les chèvres à sa gauche.
34 Alors, / le Roi dira à ceux de sa droite :
‘Venez, / les bénis de mon Père,
héritez du Règne, / qui devait être pour vous depuis la fondation du monde !
35 J’ai eu faim, en effet, / et vous m’avez donné à manger ;
j’ai eu soif, / et vous m’avez donné à boire ;
je fus un étranger, / et vous m’avez recueilli ;
36 je fus nu, / et vous m’avez revêtu ;
je fus malade, / et vous m’avez visité ;
je fus en prison, / et vous êtes venus auprès moi !’
37 Alors / ces justes lui diront :
‘Seigneur,
quand t’avons-nous vu être affamé, / et nous t’avons nourri,
ou bien être assoiffé, / et nous t’avons donné à boire ?
38 Et quand t’avons-nous vu être étranger, / et nous t’avons recueilli,
ou bien être nu, / et nous t’avons revêtu ?
39 Et quand t’avons-nous vu malade ou en prison / et nous sommes venus auprès de toi ?’
40 Et le Roi répondit / et leur dit :
‘Amen, / je vous le dis :
Autant l’avez-vous fait à l’un de ces petits, mes frères, / autant c’est à moi que vous l’avez fait !’
41 Alors, / il dira aussi à ceux de sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, maudits, / au feu éternel
celui qui a été préparé pour l’Accusateur / et pour ses anges.
42 J’ai eu faim, en effet, / et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’ai eu soif, / et vous ne m’avez pas donné à boire ;
je fus un étranger, / et vous ne m’avez pas recueilli ;
43 je fus nu, / et vous ne m’avez pas revêtu ;
je fus malade, / et vous ne m’avez pas visité ;
je fus en prison, / et vous n’êtes pas venus auprès moi !’
44 Alors ils répondront, eux aussi, / et diront :
‘Seigneur,
quand t’avons-nous vu affamé ou assoiffé / étranger ou nu,
malade ou en prison, / et nous ne t’avons pas servi ?
45 Alors il leur répondra / et leur dira :
‘Amen, / je vous le dis :
autant vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, / autant à moi non plus vous ne l’avez pas fait.’
46 Et ils s’en iront, ceux-ci au supplice éternel, / et les justes à la vie éternelle. » Acclamons la Parole de Dieu.
Le Fils de l’homme venant dans sa gloire, c’est-à-dire Jésus dans sa venue glorieuse, est identifié au « Roi », c’est pourquoi ce récitatif est lu pour la fête du Christ Roi.
Au verset 31, l’araméen dit « et tous ses saints anges [mallaḵaw qaddīše] avec lui », mais en français nous avons simplement « et tous les anges avec lui », comme en latin ou en grec. Heureusement, dans le contexte on comprend, mais l’araméen est plus précis : il n’y a pas que des saints anges, il existe des anges déchus qui sont les démons, les esprits mauvais, mais Jésus évidemment viendra uniquement avec « ses saints anges ».
Jésus vient comme Roi. Et ce règne est le but de la création du monde, « héritez du Règne, / qui devait être pour vous depuis la fondation du monde ! » on peut aussi traduire depuis le lancement du monde (v. 34).
Au verset 40, « Autant l’avez-vous fait à l’un de ces petits, mes frères, / autant c’est à moi que vous l’avez fait ! » doit être correctement lu : ce n’est pas parce qu’on est un malheureux que l’on est identifié à Jésus le Sauveur du monde ; partager la table des pauvres, ce n’est pas pareil que communier à l’Eucharistie ; mais servir un malheureux équivaut à servir Jésus, c’est Jésus que l’on sert en servant un petit.
Le Christ Roi est aussi le Christ Juge, car pour que Dieu règne sur la terre, il faut que les ennemis de Dieu soient jugés.
« 41 Alors, / il dira aussi à ceux de sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, maudits, / au feu éternel
celui qui a été préparé pour l’Accusateur [c’est-à-dire Satan] / et pour ses anges ».
Le Christ Roi s’est référé à son Père : « Venez, les bénis de mon Père » (v. 34), car c’est le projet du Créateur qui est réalisé à travers les justes. Et ce projet s’achèvera au ciel, dans l’éternité : « Et ils s’en iront, ceux-ci au supplice éternel, / et les justes à la vie éternelle » (Mt 25, 46).
Enjeu pour le rapport aux non chrétiens :
L’Église doit évangéliser puisque le salut (sur la terre) ne peut advenir sans l’annonce de l’Évangile (Rm 10, 14), et nous devons continuer d’oser dire que les hommes ont besoin d’un exorcisme et qu’ils sont tenus en esclavage par le diable durant leur vie entière (Ac 26,18 ; Hé 2,14-15). Mais ce n’est pas pour autant que l’Église voue à l’enfer ceux qui n’ont pas reçu l’Évangile En effet que les morts entendent la voix du Fils de l’homme (Jn 5, 25), et à travers cette rencontre ultime, le salut éternel est encore possible. Autrement dit, sur la terre les non chrétiens n’ont pas le salut mais dans l’Au-delà c’est encore possible. Jésus explique à Nicodème (un notable du sanhédrin) :
« 19 Tel est, donc, / le Jugement.
La lumière / est venue dans le monde ;
et les hommes ont aimé [amour de volonté] la ténèbre / davantage que la lumière.
Leurs œuvres étaient, en effet, / mauvaises.
20 Tout un chacun qui fait des choses haïssables [des crimes], / en effet, hait la lumière ;
et ne vient pas à la lumière, / pour que ne soient pas blâmées ses œuvres.
21 Or celui qui fait la vérité, / vient auprès de la lumière,
pour que soient connues ses œuvres, / car c’est en Dieu qu’elles sont faites. » (Jn 3, 19-21).
Et c’est ce que décrit aussi l’évangile de Matthieu (Mt 25, 31-46).
Qui ne connaît des non chrétiens généreux envers celui qui a faim et attentifs à celui qui est malade ? Il s’agit de ce que l’on appelle parfois la loi naturelle, c’est-à-dire une notion innée du bien et du mal, et qui est encore exprimée dans la plupart des religions bien qu’elle soit souvent en partie obscurcie, par exemple, mère Térésa qui soignait les pauvres des bidonvilles de Calcutta « eut à souffrir de la réprobation de certaines autorités religieuses (hindoues) lui reprochant de s’opposer à la loi karmique et de menacer ainsi l’équilibre du Dharma [2]. » Ainsi, même si les non chrétiens peuvent être sauvés dans l’Au-delà, au moment de la rencontre avec le Christ, il faut les évangéliser afin qu’ils soient sauvés le plus rapidement possible et qu’ils posent les bons choix, dans la lumière de la vérité.
[1] Lien vers le rapport complet du professeur Hans Benjamin Braun (anglais) intitulé : Nordstream -Anatomy of Dante’s Explosion que vous pouvez télécharger ici : https://drive.proton.me/urls/HYVJAJ3P5W#D2jSuEOYk3nn
[2] Joseph Marie VERLINDE, L’expérience interdite, éditions saint Paul, Versailles 1998. p. 105
Date de dernière mise à jour : 27/10/2023