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3° dimanche de l'Avent - B
Dimanche de Gaudete
Voici pour mémoriser le texte de l'évangile de ce jour en vue d'une récitation orale avec reprises de souffles.
3e dimanche d'Avent Jn 1, 19-28 (62.04 Ko)
Podcast sur : https://radio-esperance.fr/antenne-principale/entrons-dans-la-liturgie-du-dimanche/#
Sur Radio espérance : tous les mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 8h15
et rediffusées le dimanche à 8h et 9h30).
Première lecture (Is 61, 1-2a.10-11)
Cantique (Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54)
Deuxième lecture (1 Th 5, 16-24)
Première lecture (Is 61, 1-2a.10-11)
L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. […] Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. – Parole du Seigneur.
Isaїe pensait au peuple hébreu, invité à se réjouir quand il quitte l’exil à Babylone pour revenir à Jérusalem. Isaïe a compris qu’à travers les événements et la stratégie de Cyrus, c’est le dessein divin qui s’accomplit. L’antique promesse à Abraham, Isaac ou Jacob va s’accomplir, ou encore la promesse au roi David.
L’évangile selon saint Luc relate que Jésus commence son ministère à Nazareth en ouvrant le rouleau d’Isaïe sur les premiers versets : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61, 1-2 repris en Lc 4, 18).
En Isaïe 61, 10, c’est d’abord la ville de Jérusalem qui parle. Les exilés non seulement sont contents de retrouver leur ville sainte, mais surtout ils tressaillent de joie dans le Seigneur. La présence du Seigneur les a accompagnés en exil, et il n’était pas facile d’y croire devant les fastes de cultes païens de Babylone, ou devant les prétentions d’être la lumière universelle de la religion de Cyrus. Or, ils y avaient cru. Ils avaient cru à l’amour du Dieu de l’Alliance, alors même qu’ils étaient vaincus et exilés. Ils avaient cru au Seigneur, Adonaï. Et maintenant, leur joie n’est pas simplement la joie humaine de retrouver les maisons et la terre des ancêtres, leur joie est « dans le Seigneur », dont la présence se fait maintenant ressentir d’une manière tellement consolante. « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu » (Is 61, 10). La Vierge Marie reprendra ce verset dans son cantique, le Magnificat. Elle n’est pas seulement heureuse d’attendre un enfant, elle exulte en Dieu qui la vivifie.
« Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. » (v. 10). C’est vrai pour la ville de Jérusalem au retour d’exil, et c’est encore applicable à la Vierge de Nazareth parce qu’on peut dire que Marie, la toute sainte, est « vêtue des vêtements du salut, et couverte du manteau de la justice », en réalité, il s’agit beaucoup plus que d’un vêtement ou d’un manteau, la grâce divine n’est pas extérieure, elle caractérise l’être même de la Vierge Marie, et cela depuis sa conception. De même pour nous, le baptême nous confère une grâce qui travaille dans l’intérieur et non pas seulement comme un manteau extérieur.
Le dogme de l’Immaculée Conception fut proclamé en 1854 et moins de dix ans plus tard, le pape demanda les textes liturgiques pour la fête du 8 décembre. Ainsi, en la solennité de l’Immaculée Conception, l’Antienne d'entrée donne l’ensemble du verset d’Isaïe : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppée du manteau de l’innocence, et m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme une épouse parée de ses bijoux. » (Is 61,10)
Le verset suivant, Is 61, 11, est au futur, c’est une promesse : « Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations ». Ce verset exprime poétiquement que c’est notre vocation de vivre dans la justice et la louange du Seigneur, c’est quelque chose qui correspond à notre nature profonde, exactement comme le jardin fait germer la semence. Nous ne sommes pas faits pour vivre dans l’injustice, le manque d’équité, de sincérité. Nous sommes créés pour vivre dans la justice, et que notre cœur soit content, et qu’étant contents nous passions nos jours dans les chants et la louange du Seigneur.
La Bible raconte comment depuis le péché des origines, Adam et Éve, le monde a été livré au pouvoir du mauvais, c’est pourquoi la terre n’a pas encore fait éclore son germe, ni le jardin ses semences. Mais la Bible contient justement une espérance, « Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations » (Is 61, 11). Ce n’est pas un rêve, c’est une promesse.
Cette promesse se réalise en Marie, la Vierge Immaculée, saint Maximilien Kolbe : « Il faut comprendre quel grand bonheur est la paix de l’âme procurée par notre consécration totale à l’Immaculée. Cette paix profonde est un bonheur intraduisible. Et si sur cette terre déjà elle est comme un goût du ciel, ce que ce sera dans le ciel, on ne peut pas le dire ! » [1].
Cette promesse se réalise par la venue de Jésus, que nous fêtons à Noël, et les anges chantèrent :
« Gloire à Dieu / dans les Hauteurs ;
et paix / sur la terre ;
et bonne espérance / aux hommes ! » (Lc 2, 14 de l’araméen)
Ceci étant dit, le salut offert en Jésus doit être accueilli. Or, il n’est pas toujours accueilli. Dans l’évangile, les gens de Nazareth n’accueillent pas « l’Esprit du SEIGNEUR » qui repose sur Jésus (Lc 4, 18, cf. Is 61, 1). En Lc 7, 18-24, Jean-Baptiste, qui sait bien qui est Jésus, envoie ses disciples interroger Jésus, non pas pour lui, mais pour que ses disciples hésitants se tournent vers Jésus. Ils ont déjà vu les œuvres de Jésus puisqu’ils les ont rapportées à Jean en prison (Lc 7, 18), mais ce qui leur manque, et que la réponse de Jésus leur apporte, c’est de percevoir que ces œuvres accomplissent la promesse des prophètes : les morts ressuscitent (Is 26, 19) et les pauvres exultent (Is 29, 19) ; les sourds, les aveugles, les paralytiques et les muets sont guéris (Is 35, 5-6), et la bonne nouvelle est annoncée au humbles (Is 61, 1).
Si le salut de Jésus est accueilli, alors s’accomplira la prière du Notre Père « que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Or le Catéchisme de l’Église catholique enseigne : « Que ton règne vienne (Mt 6, 10). […] Dans la prière du Seigneur, il s’agit principalement de la venue finale du Règne de Dieu par le retour du Christ… » (CEC 2818). Et c’est de cette venue finale dont nous parlera la 2e lecture : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1Th 5, 23).
Cantique (Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54)
Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour.
Situons ce cantique dans son contexte. La jeune mère enceinte de Jésus visite Élisabeth qui, « remplie de l’Esprit Saint » (les prêtres chaldéens préfèrent dttttire « l’Esprit de Sainteté »), reconnaît en elle « la mère de son Seigneur [mar] » (Lc 1, 43). Marie entonne alors son cantique (Lc 1, 46-55), et reste environ trois mois, c’est-à-dire jusqu’à l’accouchement d’Élisabeth et la naissance de Jean (Lc 1, 57-66), que son père Zacharie célèbre en prophétisant que l’enfant est destiné à préparer le peuple pour accueillir la « visite » de Dieu (Lc 1, 68),
Certains manuscrits latins ont attribué le Magnificat à Élisabeth, sans doute pour adapter la lecture à une très ancienne fête de saint Zacharie et Élisabeth[2]. Mais le texte araméen est sans ambiguïté, c’est le Cantique de Marie.
La liturgie de ce dimanche a amputé le texte de ce Cantique. Voici maintenant le Magnificat dans son entier, selon une traduction de l’araméen qui vous en fera goûter le sens profond :
« 46. Et Marie dit :
Mon âme exalte le SEIGNEUR, / 47. et se réjouit mon esprit en Dieu, celui qui me vivifie,
48. car il a porté son regard / sur l’humilité de sa servante.
voici en effet, désormais, / toutes les générations me diront bienheureuse
49. car il a fait pour moi de hauts faits, lui qui est Puissant / et son nom est Saint.
50. Et sa tendresse s’étend d’âge en âge / sur ceux qui le craignent.
51. Il a réalisé la victoire par son bras ; / et dispersé ceux qui s’enflent des pensées de leur cœur.
52. Il a renversé les potentats des trônes / et il a élevé les humbles.
53. Les affamés, / il les a rassasiés de bonnes choses.
Et les riches / il les a renvoyés à vide.
54. Il a secouru Israël, son serviteur, / et il s’est souvenu de sa tendresse
55. comme il l’avait dit à nos pères, / avec Abraham et sa postérité pour toujours » (Lc 1, 46-55).
Marie commence par louer le SEIGNEUR [en araméen « māryā », considéré comme l’équivalent du tétragramme], Dieu (le Père) ; elle le loue pour elle-même, puis son regard embrasse le monde. Cet ordre manifeste une loi fondamentale : en comblant une personne d’une manière singulière et unique, Dieu dévoile sa tendresse et son salut destinés à tous.
Le SEIGNEUR a regardé l’humilité de Marie. Le mot humilité [muḵāḵā] dérive du verbe « abaisser » et rappelle le mouvement de descente en Lc 1, 35 à l’Annonciation. Dans son Cantique, Marie se réfère immédiatement à l’Incarnation.
« L’humilité de sa servante » rappelle la prière de la mère de Samuel (1Sam 1, 11), et le Magnificat rappelle le cantique d’Anne, lorsqu’elle devint mère par la grâce de Dieu, après une longue stérilité (1Sam 2, 1-10). Le Magnificat prolonge aussi le Cantique de Maryam, sœur d’Aaron, qui fut un chant de libération au moment de la sortie d’Égypte (Ex 15, 21 [3]) et il rappelle aussi de nombreux psaumes. Il est d’ailleurs plausible que le Magnificat ait été composé en hébreu : il est truffé de références à la Bible hébraïque, et dans la maison de Zacharie qui est prêtre, tout le monde est à l’aise pour parler et écrire en hébreu.
Au verset 50 et 54, nous avons traduit le nom « ḥnānā » qui peut aussi signifier grâce, miséricorde, exaucement, par « tendresse » parce que nous réservons le mot « grâce » à la traduction du mot ṭaybūṯā, et le mot « miséricorde », « amour miséricordieux » à la traduction de la racine « rḥm » qui désigne aussi les entrailles. Le grec donne ici le mot ελεους qui met l’accent sur la tendresse ; le latin donne misericordiæ, qui met l’accent sur la miséricorde.
Cette tendresse s’exerce sur « ceux qui le craignent » et qui sont ceux qui aiment et gardent ses chemins (Si 2, 14-17 BJ).
Le Cantique reflète l’expérience de Marie : elle a fait l’expérience d’être humble, abaissée ou « basse » : le Très Haut a fait descendre le Fils par lequel la mère se trouve élevée (Lc 1, 52).
Mais Marie élargit son regard, et son Cantique a une portée universelle. Aux versets 51-54, les verbes sont à l’accompli, mais on se demande s’il s’agit seulement d’un rappel du passé, d’une affirmation de l’agir de Dieu dans tous les temps ou d’une description de l’avenir. Les jeux d’échos sont ici très utiles à l’interprétation. « Les affamés, il les a rassasiés de bonnes choses [ṭāḇāṯā] » (Lc 1, 53) ; or, « il n’y a pas de ‘bon [ṭāḇā]’, sinon un seul : Dieu ! » (Lc 18, 19), et Marie perçoit cette bonté de Dieu en elle-même, car elle est « remplie de bonté [ṭaybūṯā] » (Lc 1, 28). Plus que quiconque, Marie perçoit l’élan de la bonté divine, elle la connaît par participation, et cette bonté étant une qualité divine, elle vaut hier, aujourd’hui et demain, car Dieu ne change pas.
Les versets 51, 52, 53 fonctionnent par opposition, mais il ne suffit pas d’être pauvre pour être l’objet de la prédilection divine. La structure du Magnificat donne le sens : les affamés, les humbles et ceux qui craignent le Seigneur vont ensemble. Les orgueilleux, les potentats et les riches vont ensemble : les riches qui sont renversés sont ceux qui usurpent la force du Tout-Puissant, ils sont superbes et vides. Le Seigneur élève les humbles, littéralement ceux qui sont abaissés (makkīḵe), et qui sont aussi ceux qui le craignent, c’est-à-dire qui ont le désir de correspondre à sa bonté ; ils sont aussi ses serviteurs, comme le sont Israël et Marie.
Le Magnificat, une prière extrêmement puissante, pourrait aussi être dit « le Credo de Marie ». Marie croit que Dieu réalise ses promesses et exauce ses serviteurs, mais cet exaucement, miséricorde ou tendresse [ḥnānā] se réalise à travers un jugement. Ce jugement commence dans le cœur de chacun au sens où il y a, en chacun, un superbe et un riche qui résiste à la bonté de Dieu. Ce jugement aura aussi une dimension eschatologique, quand les prises de position seront fixées dans le bien ou dans le mal, ce sera alors un jugement entre les gens au moment de la Venue glorieuse du Christ.
C’est pourquoi saint Paul, nous dit : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1Th 5, 23).
Deuxième lecture (1 Th 5, 16-24)
Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera. – Parole du Seigneur.
Saint Paul, 1Th 5, 16 : « Restez toujours joyeux ». Avec Philon, né vers 20 av. J.-C., où il est mort vers 45 apr. J.-C. Contemporain des débuts de l'ère chrétienne, il vit à Alexandrie, qui est alors le grand centre intellectuel de la Méditerranée. Il écrit : « Abraham […] tombe à terre et tout de suite, se met à rire (Gn 17,17) du rire de l’âme ; il a le visage sombre, mais il sourit dans sa pensée, car une joie immense et pure a pris possession de lui. Les deux choses peuvent arriver en même temps au sage, quand il reçoit en partage des biens qui dépassent son espérance : il rit et il tombe à terre. Il tombe pour donner l’assurance qu’il n’en tire aucun orgueil, en raison de la piètre opinion qu’il a du néant des êtres mortels ; il rit pour raffermir sa piété envers Dieu, en jugeant que Dieu est cause unique des grâces et des biens. Or çà ! Que la création tombe à terre, assombrie, car c’est naturel - elle est par elle-même chancelante et triste, mais que Dieu la relève et qu’elle éclate de rire, car son soutien et sa joie, c’est Dieu seul. » (Philon d’Alexandrie, Traité du changement des noms, 154-156)
À Medjugorje, « Je veux vous montrer la joie à laquelle je vous appelle tous. » (11.12.86). « Réjouissez-vous avec moi, mon cœur est dans la joie à cause de Jésus. » (Noël 87) et « « Je veux que par vous le monde entier connaisse le Dieu de la joie. Soyez par votre vie les témoins de la joie de Dieu. » (25.05.88)
Saint Paul, 1Th 5, 17 : « Priez sans cesse ». À Medjugorje : « Chers enfants, je demande que votre prière soit la joie de la rencontre avec le Seigneur. Je ne peux vous guider tant que vous ne ressentez pas de la joie dans la prière. Je veux vous mener, de jour en jour, toujours plus dans la prière. Mais je ne veux pas le faire de force. Merci d’avoir répondu à mon appel. » (14.06.86 entier). St Ignace de Loyola : « C’est le propre de Dieu et de ses anges, dans leurs motions, de donner la véritable allégresse et joie spirituelle, en supprimant toute tristesse et trouble que nous inspire l’ennemi. » (St Ignace de Loyola, Exercices spirituels, § 329).
Saint Paul, 1Th 5, 18 « En toute condition soyez dans l'action de grâces. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. » À Medjugorje : « Chers enfants, je vous appelle à l’abandon complet à Dieu. Que tout ce que vous possédez soit entre les mains de Dieu. Ainsi, seulement ainsi, aurez-vous la joie dans le cœur. Petits enfants, soyez dans la joie pour tout ce que vous avez. Remerciez Dieu, car tout cela est un don de Dieu pour vous. Ainsi pourrez-vous dans votre vie remercier pour tout et découvrir Dieu en tout, même dans la fleur la plus petite. Vous allez découvrir une grande joie. Vous allez découvrir Dieu. Merci d’avoir répondu à mon appel. » 25.04.89 (entier)
Saint Paul, 1Th 5, 19-22 « 19 N'éteignez pas l'Esprit, 20 ne dépréciez pas les dons de prophétie ; 21 mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le ; 22 gardez-vous de toute espèce de mal. » (BJ). Il ne suffit pas qu’il y ait une bonne ambiance pour être sûr que ce soit l’Esprit Saint qui parle. L’Esprit Saint est aussi présent lorsque l’on fait un reproche, Jean-Baptiste était rempli de l’Esprit Saint, et même depuis le sein de sa mère, mais dans sa prédication, il faisait des reproches aux gens, il les avertissait et c’était par amour, afin que leurs péchés cessent de les aveugler et qu’ils ne ratent pas le temps de la visite de Jésus. L’Esprit Saint était aussi sur les apôtres le jour de la Pentecôte, sur saint Pierre qui osa dire : « Hommes d'Israël, écoutez ces paroles. Jésus le Nazôréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous, ainsi que vous le savez vous-mêmes, 23 cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l'avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, 24 mais Dieu l'a ressuscité » (Ac 2, 22-24)
Saint Paul, 1Th 5, 23-24 : « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera.».
La « venue glorieuse de notre Seigneur Jésus Christ » est elle-même un critère de discernement de ce qui vient, ou non, de l’Esprit Saint. Un piège subtil, qui a déjà séduit très souvent au cours de l’histoire, consiste à présenter aux gens un idéal, un projet qui semble excellent, généreux, pur, et même religieux. Mais ce projet ne parle jamais de la venue glorieuse du Christ. Saint Irénée a longuement expliqué la venue de l’Antichrist et son jugement au moment du retour du Christ, accompagné des saints du ciel qui apparaitront avec lui dans la gloire (la résurrection des justes), et il continue en disant : « Ainsi donc, certains se laissent induire en erreur par les discours hérétiques, au point de méconnaître les "économies" de Dieu et le mystère de la résurrection des justes et du royaume qui sera le prélude de l’incorruptibilité, royaume par lequel ceux qui en auront été jugés dignes s’accoutumeront peu à peu à saisir Dieu. » (Contre les hérésies V, 32, 1). Saint Irénée est sévère parce qu’omettre l’enseignement sur la venue glorieuse du Christ est une hérésie qui laisse le champ libre à des utopies meurtrières. Ceux qui ignorent l’ordre des choses sont des hérétiques, et le grand danger est qu’ils s’arrogent le droit, au nom du monde idéal qu’ils prétendent apporter, un monde libéré, pur, ou soumis à Dieu, le grand danger est qu’ils s’arrogent le droit de juger le monde et de s’imposer avec violence, avec des censures, des goulags, des djihads. Toute cette violence, au nom du bien, est en réalité l’œuvre de l’Antichrist qui se prend pour Dieu. Seul Jésus innocent qui n’a jamais versé le sang peut juger l’Antichrist et faire advenir le règne de Dieu sur la terre comme au ciel. « Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera » (1Th 5, 23-24)
Évangile (Jn 1, 6-8.19-28)
L’évangile commence par un extrait du prologue : « Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière ». (Jn 1, 6-8)
Donnons la suite (Jn 1, 19-28) dans une traduction de l’araméen faite pour être proclamée par cœur, avec le cœur :
19 Et voici le témoignage de Jean.
Alors que les Juifs envoyèrent auprès de lui, depuis Jérusalem, des prêtres et des lévites pour l’interroger :
‘Toi, / qui es-tu ?’
20 Il confessa / et ne nia pas.
Et il confessa : / ‘Ce n’est pas moi le Messie.’
21 Et ils l’interrogèrent encore : / ‘Quoi donc ?
Es-tu Élie ?’ / et il dit : ‘Je ne le suis pas.’
‘Es-tu le Prophète ?’ / Et il dit : ‘Non.’
22 Et ils lui dirent :
‘Et qui es-tu… / pour que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ?
Que dis-tu / sur toi-même ?’
23 Il dit :
‘Je [suis] / la voix qui crie dans le désert :
‘Égalisez la voie du SEIGNEUR !’ / comme l’a dit Isaïe, le prophète.’
24 Or ceux qui avaient été envoyés / étaient des Séparés [pharisiens].
25 Et ils l’interrogèrent / et lui dirent :
‘Pourquoi donc immerges-tu, / si tu n’es ni le Messie,
ni Élie / ni le Prophète ?’
26 Jean répondit / et leur dit :
‘Moi, j’immerge / dans les eaux.
Or parmi vous se tient debout celui que vous, / vous ne connaissez pas.
27 Celui-ci est / celui qui vient après moi ;
et il était / avant moi !
Celui dont moi / je ne suis pas digne de délier les lacets de ses sandales.’
28 Ces choses furent à Beth-Anie, au gué du Jourdain, là où Jean immergeait.
Acclamons la Parole de Dieu.
« Et voici le témoignage de Jean ». Le geste du témoignage se fait en levant la main droite. C’est un geste traditionnel dans les civilisations orientales comme le montre un bas-relief parthe (Iran) du 2e siècle après J-C. Lorsqu’un Juif fait ce geste, ses quatre doigts vers le Ciel désignent Dieu, YHWH, le tétragramme, et par son pouce le témoin se désigne : il témoigne devant Dieu.
Pierre et Jean ont commencé par se faire disciples du Baptiste. Le baptême au Jourdain réactualise l’épopée de l’Exode. La fidélité à l’Alliance promulguée au Sinaï, résumée dans le décalogue, est encore aujourd’hui un préalable nécessaire à la vie chrétienne. Or, le Dieu qui fait Alliance veut visiter son peuple, et Jean-Baptiste prépare la voie de sa visite.
Jean immerge, il baptise. Dans une récitation orale, on fait le geste du baptême (v. 26). Mais Jean-Baptiste n’est pas cet « Élie » que l’on attendait selon la prophétie de Malachie (Ml 2, 23-24). Élie dénonçait la conduite d roi Achab et fut appelé à nommer Jéhu comme roi d’Israël (1R 19, 16), ce que réalisa Élisée (2R 9, 2). Jean-Baptiste reprochait à Hérode d’avoir la femme de son frère (Mc 6, 18) mais il n’allait pas jusqu’à lui rappeler que sa royauté n’était pas légitime (cet Hérode n’est pas descendant de David, il n’est même pas circoncis et il a épousé une princesse hasmonéenne pour se donner une pseudo-légitimité). Jean-Baptiste n’est pas non plus le prophète comme Moïse (que l’on attendait selon la prophétie de Dt 18, 18), il n’est donc pas habilité pour dénoncer les pratiques illégitimes du Temple.
Jean-Baptiste se décrit en citant la prophétie « Égalisez la voie du SEIGNEUR » (Jn 1, 23 // Is 40, 3), ce qui suggère qu’il prépare la venue de quelqu’un qui va prendre le pouvoir comme roi. De plus, la citation d’Isaïe « Égalisez la voie du SEIGNEUR [en araméen « māryā », considéré comme l’équivalent du tétragramme] » suggère que celui dont il prépare la voie, c’est Dieu lui-même.
Les premiers auditeurs des apôtres étaient familiers avec l’idée d’une visite de Dieu (Jr 6, 15 ; So 1, 12, etc.), mais ils n’auraient pas osé imaginer que, pour les sauver, Dieu se fasse homme. La première catéchèse des apôtres a pour objet cette annonce stupéfiante : Dieu est venu et Jean-Baptiste a préparé sa venue !
Jésus est le Messie, par lui Dieu visite son peuple, il est le Messie « Saint des Saints » annoncé par le prophète Daniel (Dn 9, 26), capable d’immerger dans l’Esprit de Sainteté.
Jésus est le Fils de Dieu, uni au Père parce qu’il porte le divin vouloir. Jésus, le Messie, est celui qui sauve du péché. Au Jourdain, les pèlerins laissaient tomber leurs péchés dans l’eau, c’était une préparation. Jésus, lui, est l’Agneau de Dieu capable d’emporter le péché du monde parce qu’il a personnellement vaincu les tentations sataniques.
Jésus est né après Jean-Baptiste. Dire : « Il était avant moi ! », c’est dire quelque chose de bouleversant. Puisque Jésus n’a pas encore commencé sa vie publique, Jean-Baptiste ne pouvait connaitre la préexistence de Jésus que par le secret de famille relatif à la conception de Jésus, ce qui est possible.
Jésus est préexistant comme la Sagesse est préexistante au monde (Si 24, 9). S’il est au rang de la Sagesse créatrice préexistante au monde, Jésus peut donc faire entrer l’humanité en relation avec Dieu le Créateur, il peut conduire l’humanité vers le but et la grandeur pour laquelle elle a été créée, ainsi que tout l’univers.
Aujourd’hui comme hier, les gens se demandent : d’où vient le monde ? D’où est-ce que je viens ? Où vais-je ? Cet évangile indique un début de réponse en révélant que Jésus est préexistant au monde – « Il était avant moi ! » (Jn 1, 27). Il n’est pas simplement un grand prophète ou un sage parmi d’autres. S’il est au rang du Créateur, Jésus connaît le but ultime de la création, et, si nécessaire, il est aussi capable de la « réparer ». S’il est au rang du Créateur, Jésus est un ami hors du commun capable de répondre à nos questions existentielles.
Beaucoup d’exégètes se sont demandé pourquoi Jean ne donne pas le récit de choses aussi importantes que le Baptême de Jésus. La raison en est simple : ces événements ont donné lieu à des structures d’alternance à deux voix que j’explique dans mon livre : « L’enseignement primitif de Pierre et Jean » (Parole et Silence 2023) : ce que Pierre a raconté avec précision, il serait inconvenant pour Jean d’en témoigner à nouveau juste après Pierre puisqu’il n’a rien à y ajouter ou retrancher. De plus, beaucoup d’exégètes imaginent que la foi en la divinité du Christ serait très tardive, et qu’elle se serait formée au sein des « communautés ». Mon étude montre au contraire que la foi de Pierre et celle de Jean sont déjà formées ; la divinité du Christ est déjà affirmée par Pierre qui nous transmet la voix du Père ─ « Tu es mon Fils bien aimé, toi, en qui je me suis complu » (Mc 1, 11).
Alors, de tout cœur, honorons sa venue, pourtant si humble, à Noël…
[1] Saint Maximilien Kolbe, Conférence du 08.03.1940, dans L’immaculée révèle l’Esprit saint, entretiens spirituels du père Kolbe, Abbé J-F Villepelée. Ed Lethellieux, Paris 1974, p.145
[2] Cf. F. BOVON, L’évangile selon saint Luc 1–9, op. cit. p. 88.
[3] « Chantez pour le Seigneur, car il s’est couvert de gloire, il a jeté à la mer cheval et cavalier » (Ex 15, 21).
Date de dernière mise à jour : 27/10/2023