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Dimanche des Rameaux et de la Passion (B)
Voici pour mémoriser le texte de l'évangile de ce jour en vue d'une récitation orale avec reprises de souffles.
Evangile de la Passion selon saint Marc (221.62 Ko)
Podcast sur : https://radio-esperance.fr/antenne-principale/entrons-dans-la-liturgie-du-dimanche/#
Sur Radio espérance : tous les mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 8h15
et rediffusées le dimanche à 8h et 9h30).
Procession des Rameaux Évangile (Jn 12, 12-16)
Psaume (21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)
Evangile (suite et fin) Mc 14, 53 – 15, 47
Procession des Rameaux. Évangile (Jn 12, 12-16)
12 Et un autre jour,
la foule nombreuse qui était venue à la fête, / lorsqu’elle entendit que Jésus venait à Jérusalem,
13 brandit des branches de palmiers / et s’avança à sa rencontre.
Et ils criaient / et disaient :
‘Hosanna ! / Béni soit celui qui vient au Nom du SEIGNEUR, roi d’Israël !’
14 Or Jésus trouva un âne / et s’assit dessus,
comme il est écrit :
15 ‘Ne crains pas fille de Sion : / Voici que ton roi vient à toi,
et monté / sur un ânon, petit d’une ânesse !’
16 Ces choses-ci, donc, / les disciples ne les connurent pas à ce moment-là ;
mais, quand Jésus fut glorifié, / les disciples se souvinrent
que ces choses-ci étaient écrites à son sujet, / et que, ces choses-ci, ils les firent pour lui.
– Acclamons la Parole de Dieu.
« Qui est Jésus pour avoir été ainsi acclamé ? Il est Dieu et homme, Dieu fait homme, comme le dira la 2e lecture. Il a vécu sur la terre comme fils de l’homme et en lui s’est accomplie la figure du serviteur décrite dans le livre d’Isaïe (première lecture).
Qu’a fait Jésus pendant sa vie ? Jamais homme n’a parlé comme cet homme (Jn 7, 46), et il passait en faisant le bien (Ac 10, 38), jusqu’à la Croix qui est le temps fort de sa vie, c’est le moment où s’accomplit « son heure » (Jn 18, 37).
Sa mort n'est pas seulement la fin de la vie. Le Christ se rend volontairement obéissant jusqu'à la mort sur la croix, pour donner par sa mort un nouveau commencement à la vie : "En effet, si c'est à cause d'un seul homme que la mort est venue, c'est aussi à cause d'un seul homme que viendra la résurrection des morts ; et comme tous meurent en Adam, ainsi tous recevront la vie dans le Christ" (1 Cor 15, 21-22).
Sur la croix, le Christ mort obtient la vraie vie ; sur la croix, le Christ vainc le péché et la mort.
C'est pourquoi Dieu exalte le Christ, mort pour nous sur la croix. Il l'exalte dans l'horizon de toute l'histoire de l'homme soumis à la mort, et cette exaltation est de dimension cosmique. « C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers [le séjour des morts], et que toute langue proclame : Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2, 9-11)
L’Église a choisi le dimanche des Rameaux comme journée mondiale de la jeunesse, cette idée est venue petit à petit parce que chaque année beaucoup de jeunes pèlerins venaient à Rome pour le dimanche des Rameaux. A l’enthousiasme de la foule qui acclame Jésus avec des Rameaux fait écho l’enthousiasme des jeunes qui se laissent aujourd’hui attirer par la croix de Jésus.
Dans ce mystère, nous découvrons aussi à quel point "Dieu est amour" (cf. 1 Jn 4, 8) ; et en même temps nous prenons conscience de la véritable dignité de l'homme, racheté au prix du sang du Fils de Dieu et destiné à vivre éternellement avec lui dans son amour. "Nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru" (1 Jn 4, 16). "Il m'a aimé et s'est donné lui-même pour moi" (Ga 2, 20). Imprégnés de la force divine de l'amour, engagez les énergies de votre jeunesse dans la construction de la civilisation de l'amour.
Guidés par le "sens de la foi", suivez la voix de ce qu'il y a de plus profond et de plus noble dans le cœur et dans la conscience de l'homme, de ce qui correspond à la vérité intérieure de l'homme et de sa dignité. C'est ainsi que vous pourrez comprendre la logique divine, dépasser les mauvais raisonnements humains et pénétrer dans la nouvelle dimension de l'amour que le Christ nous a manifesté.
Venez, jeunes ! Approchez-vous du Christ, le Rédempteur de l'homme !
C'est le Christ qui nous attire, c'est lui qui nous appelle. Et avec Jésus-Christ, notre mère Marie la très sainte.
Laissez-vous embrasser par le mystère du Fils de l'homme, par le mystère du Christ mort et ressuscité. Laissez-vous embrasser par le mystère pascal !
Laissez ce mystère pénétrer, jusqu'au plus profond, dans vos vies, dans vos consciences, dans vos sensibilités, dans vos cœurs, afin de donner un sens véritable à tous vos comportements.
Le mystère pascal est un mystère de salut, un mystère créateur. Ce n'est qu'à travers le mystère du Christ que l'homme peut comprendre pleinement l'homme ; ce n'est qu'à travers le Christ mort et ressuscité que l'homme peut comprendre sa vocation divine et atteindre son destin ultime et définitif.
Laissez donc le mystère pascal agir en vous. Pour l'homme, et en particulier pour le jeune, il est essentiel de se connaître, de savoir quelle est sa valeur, sa valeur authentique, quel est le sens de son existence, de sa vie, de savoir quelle est sa vocation. Ce n'est qu'ainsi qu'il peut définir le sens de sa vie.
Ce n'est qu'en accueillant le mystère pascal dans votre vie que vous pourrez "répondre à quiconque vous interroge sur l'espérance qui est en vous" (1 P 3,15). Ce n'est qu'en accueillant le Christ mort et ressuscité que vous pourrez répondre aux grandes et nobles aspirations de votre cœur.
En lui réside la victoire qui triomphe dans le monde. La victoire ultime de l'homme. "Voici la victoire qui a vaincu le monde : notre foi" (1 Jn 5,4). La foi en celui qui "a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle" (Jn 3,16) » [1].
***
« "Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Lors de l'entrée messianique du Christ à Jérusalem, parmi ceux qui criaient "Hosanna au Fils de David", les jeunes ne manquaient pas. Les jeunes juifs sont allés à la rencontre du Christ. Ils chantent "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur" (Mt 21,9). Le dimanche des Rameaux, chaque année, c'est la même chose : les jeunes vont à la rencontre du Christ, agitent les palmes, chantent l'hymne messianique pour saluer celui qui vient au nom du Seigneur. Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Toi seul. » [2]
Messe de la Passion
Première lecture (Isaïe 50, 4-7)
« Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. – Parole du Seigneur ».
Et il en a été ainsi pour Jésus, comme l'avait prédit le prophète.
Psaume (21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)
« Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : « Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! » Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! Tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur ».
Et il en a été ainsi pour Jésus, comme l'avait proclamé le psalmiste. Et plus encore. Les paroles par lesquelles commence le psaume se retrouvent sur les lèvres du Christ pendant son agonie sur la croix : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? [l’araméen permet de traduire : jusqu’où me laisses-tu tomber ? Jésus descend jusqu’au séjour des morts pour les vivifier !] (Mc 15, 34 ; Mt 27,46 ; Ps 22 [21],2).
Deuxième lecture (Ph 2, 6-11)
« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, [c’est-à-dire le séjour des morts] et que toute langue proclame : ‘Jésus Christ est Seigneur’ à la gloire de Dieu le Père. – Parole du Seigneur ».
Ces paroles « sont une synthèse de tout le mystère pascal. Le texte est concis, mais il a en même temps un contenu insondable, à la mesure du mystère. Saint Paul nous conduit jusqu'à la limite de ce qui, dans l'histoire de la création, a commencé à exister entre Dieu et l'homme et a trouvé son apogée et sa plénitude en Jésus-Christ. En fin de compte, dans la croix et la résurrection. » [3].
L'homme, en tant qu'être créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, attend les paroles de la vie éternelle. Ces paroles ont été prononcées à travers la croix et la mort. Elles n'étaient pas seulement une théorie. Elles sont restées une réalité entre le Père, qui est éternel et qui ne passe pas, et le Fils qui s’incarne et pour qui il est prévu qu'il ne meure qu'une fois. Dieu « a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16) « "Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Ces paroles de la vie éternelle sont définitivement confirmées dans sa mort et sa résurrection.
Cherchons le Christ dans la plénitude de cette vérité qui est elle-même dans l'histoire humaine – « C'est pour cela que je suis né et que je suis venu dans le monde : rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37).
En ce dimanche des Rameaux, nous trouvons le Christ au centre de son mystère, dans la croix de Jésus, qui est « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Co 1,24), comme l'a confirmé la résurrection.
Dans nos existences se succèdent les heures d’agonies et les heures pleines de vie, comme dans le Rosaire les mystères glorieux suivent les mystères douloureux, et comme le dimanche suit le vendredi. « Il y a des jours de pluie quelquefois bien désolants, mais que de beaux jours de soleil en compensation ! » [4] Le Seigneur « n’enferme les âmes dans la nuit des tombeaux que pour les ressusciter à l’amour et les faire sortir plus pleines de vie après les avoir ensevelies » [5]. Il est essentiel de suivre Jésus jusqu’en sa Résurrection. S’arrêter à la souffrance et à la croix, ce n’est pas la maturité chrétienne. Origène (†254), dont le père était martyr, offre un éclairage précieux dans son Commentaire du Cantique des Cantiques. Il y a une femme parfaite qui entraîne les autres, les « jeunes filles adolescentes » qui entourent l’épouse. Origène dit que celle qui est parfaite (ce pourrait être la vierge Marie) aime l’époux en sa « plénitude » [6], c’est-à-dire sa Pâque, son élévation au Ciel et sa dimension communautaire. Celle qui est parfaite a le goût de vivre, elle aime Dieu en son abaissement, et elle l’aime en sa victoire sur la mort. Au contraire, les jeunes filles ne peuvent pas percevoir et aimer le Christ en sa plénitude, elles ont une complaisance pour la mort (morbidité), elles s’attachent au Golgotha où elles voient un reflet de ce qui est mort en elles, elles ont besoin d’être fortifiées « pour la vie » par le parfum du Christ [7].
Et nous tournons donc nos regards vers Marie. « Ainsi la bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l'union avec son Fils jusqu'à la croix où, non sans un dessein divin, elle était debout (cf. Jn 19,25), souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d'un coeur maternel à son sacrifice, donnant à l'immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour, pour être enfin, par le même Christ Jésus mourant sur la croix, donnée comme sa Mère au disciple par ces mots : "Femme, voici ton Fils" (cf. Jn 19,26-27) » (Vatican II, Lumen Gentium 58)
Évangile (début) Mc 14, 1-62
14,1 Or, après deux jours, / c’était la Pâque des azymes.
Et les grands prêtres, / et les scribes,
cherchaient comment, par ruse, / ils se saisiraient de lui et le tueraient.
2 Et ils disaient :
Pas en [pleine] fête, / de peur qu’un tumulte n’advienne dans le peuple.’
3 Et, comme il se trouvait à Béthanie, / dans la maison de Simon le lépreux,
tandis qu’il était attablé, / vint une femme qui avait sur elle un flacon de parfum : /
nard excellent de grand prix,
et elle l’ouvrit, / et le versa sur la tête de Jésus.
4 Or il y en avait, parmi les disciples, / qui s’en indignèrent,
et dirent : / ‘à quoi [bon] la perte de ce parfum ?
5 Il aurait pu être vendu à plus de trois cent deniers, / et être donné aux pauvres !’
Et ils se fâchaient contre elle [8].
[Note : il y a des variantes qui disent qu’ils se fâchaient contre Jésus].
6 Or lui, Jésus / il dit :
‘Laissez-la !
Pourquoi la querellez-vous ? /C’est une belle œuvre qu’elle a faite à mon égard.
7 Des pauvres, en tout temps, en effet, / il y en a avec vous.
Et quand vous le voulez, / vous pouvez faire pour eux le bien.
Mais moi, / je ne suis pas en tout temps auprès de vous.
8 Ce qui était de son ressort, / elle l’a fait :
elle a comme anticipé mon ensevelissement, / elle a embaumé mon corps.
9 Amen, / je vous le dis :
Partout où sera prêchée ma Bonne nouvelle que voici, / dans le monde entier,
aussi, de ce que celle-ci a fait / on parlera, en souvenir d’elle.
10 Or Judas Iscariote, / l’un des Douze,
alla auprès des grands prêtres, / de telle sorte qu’il leur livre Jésus.
11 Or eux, l’ayant entendu, / ils se réjouirent.
Et ils lui promirent / qu’ils lui donneraient de l’argent.
Et il cherchait l’occasion / de le livrer.
12 Le premier jour des azymes,
durant lequel les Juifs sacrifient la Pâque, / ses disciples lui disaient :
‘Où veux-tu que nous allions te faire les préparatifs, / pour que tu manges la Pâque ?’
[Note : Jésus ne va pas répondre trop clairement, mais il va utiliser un stratagème pour que Judas ne puisse pas livrer Jésus trop rapidement].
13 Et il envoya deux de ses disciples / et il leur dit :
‘Allez à la ville, / et voici qu’un homme viendra à vous,
portant une cruche d’eau : / allez à sa suite,
14 et là où il entrera, / dites au maître de maison :
Notre Rabbi dit :
‘Où est la maison d’hôte, / où je mangerai avec mes disciples la Pâque ?’
15 Et voici qu’il vous montrera une grande chambre haute, / préparée dignement et bien disposée ;
là, / préparez pour nous !’
16 Et ses disciples sortirent / et vinrent à la ville,
et trouvèrent comme il le leur avait dit / et préparèrent la Pâque.
17 Et le soir venu, / il vint avec ses Douze.
18 Et tandis qu’ils étaient attablés et dînaient, / Jésus dit :
‘Amen, / je vous le dis :
‘L’un de vous qui mange avec moi / lui me livrera’.
19 Or, eux, / ils commencèrent à être affligés.
Et ils lui disaient, / un par un,
‘Serait-ce moi ?’
20 Or, lui, / ils leur dit :
‘Un des Douze, / qui trempe avec moi dans le plat.
21 Et le fils de l’homme s’en va, / comme il est écrit à son sujet.
Malheur donc à cet homme / par qui est livré le Fils de l’homme !
Il aurait mieux valu, pour cet homme-là / qu’il ne fut pas né !’
22 Et, tandis qu’eux étaient en train de dîner,
Jésus prit du pain, / bénit [Dieu]
il rompit / et leur donna.
Et il leur dit :
‘Prenez [Recevez], / ceci est mon corps.’
23 Et il prit une coupe / et il rendit grâces,
et il bénit / et la leur donna.
Et ils en burent / tous.
24 Et il leur dit :
‘Ceci est mon sang, / [celui] de la nouvelle Alliance,
qui, pour beaucoup, / est versé.
25 Amen, / je vous le dis :
Je ne boirai plus / du rejeton de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai de nouveau, / dans le règne de Dieu.
26 Et ils rendirent gloire, / et sortirent vers le Mont des Oliviers.
27 Et Jésus leur dit :
‘Vous tous, / vous vous scandaliserez à cause de moi cette nuit.
Il est écrit, en effet : Je frapperai le berger, / et seront dispersés ses agneaux.
28 Mais, lorsque je serai relevé, / je vous précèderai en Galilée.
29 Pierre lui dit :
‘Si tous se scandaliseront… / cependant moi non !’
30 Jésus lui dit :
‘Amen, / je te le dis :
Toi, aujourd’hui, / cette nuit même,
avant que ne chante le coq deux fois, / trois fois tu me renies.’
31 Or, lui, / il disait d’autant plus :
‘Si j’aurai à mourir avec toi, / je ne te renierai pas, Seigneur !’
Et tous dirent aussi comme lui.
32 Et ils vinrent à un endroit, / celui qui est appelé Gethsémani,
et il dit à ses disciples :
‘Asseyez-vous ici, / pendant que je prie.’
33 Et il emmena avec lui Pierre / et Jacques et Jean,
et il commença à devenir sombre / et à souffrir.
34 Et il leur dit :
‘Elle est triste, mon âme, / jusqu’à la mort,
demeurez ici / et tenez-vous éveillés’.
35 Et il s’approcha un peu, / et il tomba à terre ;
et il priait que si possible / passe loin de lui [cette] heure.
36 Et il dit :
‘Père, / Mon Père !
Tu es capable de toutes choses : / fais passer loin de moi cette coupe !
Cependant, non pas ma volonté, / mais la tienne !’
37 Et il vint, / et les trouva endormis.
Et il dit à Pierre :
‘Simon, / tu t’es endormi ?
N’es-tu pas capable, une seule heure, / de te tenir éveillé ?
38 Tenez-vous éveillés et priez, / afin que vous n’entriez pas en tentation.
L’esprit est volontaire et bien disposé, / mais le corps est faible !’
39 Et il s’en alla de nouveau, il pria, / et il dit cette [même] parole.
40 Et il revint de nouveau, / et il les trouva endormis,
parce que leurs yeux / étaient lourds ;
et ils ne savaient / que lui dire.
41 Et il vint pour la troisième fois, / et leur dit :
‘Dormez par conséquent / et reposez-vous !
La fin est arrivée / et l’heure est venue !
Et voici : / le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs !
42 Levez-vous, / allons !
Voici : / il s’est approché, celui qui me livre !’
43 Et tandis qu’il parlait / vint Judas l’Iscariote l’un des Douze ;
et un peuple nombreux avec des sabres / et des bâtons,
de la part des grands prêtres, / des scribes et des anciens.
44 Et il leur donna un signe, ce traitre qui le livrait, / et dit :
‘Celui que j’embrasse, / c’est lui !
Saisissez-vous de lui prudemment, / et emmenez-le !’
45 Et, sur l’heure, il s’approcha, / et lui dit :
‘ [Mon] rabbi, [mon] rabbi !’ / et il l’embrassa.
46 Or, eux, ils jetèrent leurs mains sur lui, / et se saisirent de lui.
47 Or un de ceux qui se tenaient [là] / tira une épée,
et frappa le serviteur du grand prêtre, / et emporta son oreille.
48 Or, lui, Jésus, il répondit / et leur dit :
‘Comme pour un brigand, vous êtes sortis avec des épées et des bâtons, / pour vous saisir de moi !
Chaque jour, je fus auprès de vous à enseigner dans le Temple, / et vous ne vous êtes pas saisis de moi !
Mais, c’est pour que s’accomplissent les Écritures / que ceci fut’.
50 Alors ses disciples l’abandonnèrent / et s’enfuirent.
51 Et un certain jeune homme / venait à sa suite ;
il était enveloppé d’un drap, tout nu, / et ils se saisirent de lui ;
52 or, lui, il lâcha le drap, / et s’enfuit, tout nu.
(Traduction F. Breynaert, tous droits réservés, en cours de publication).
Nous nous arrêtons-là pour cette émission. Une seule remarque. Jésus se désigne plusieurs fois par l’expression « Fils de l’homme ». Il s’agit d’une expression propre au prophète Daniel, que Jésus s’attribue et qui annonce celui qui, venant sur les nuées, règnera éternellement sur toutes les nations (Dn 7, 13-14). C’est avec cette expression que Jésus a toujours annoncé sa mort et sa résurrection. Sa mort n’est pas la Fin de l’histoire, ce n’est pas non plus l’expression de l’impuissance divine : Jésus reviendra dans la gloire, sur les nuées du ciel, c’est-à-dire comme une apparition du Ressuscité que tout le monde verra. Celui qui juge et qui régénère, c’est le Fils de l’homme, mort sur la croix, et ressuscité.
Evangile (suite et fin) Mc 14, 53 – 15, 47
53 Et ils emmenèrent Jésus, / auprès de Caïphe, le grand prêtre ;
et se réunirent auprès de lui tous les grands prêtres, / les scribes et les anciens.
54 Or Simon, de loin, venait à sa suite, / jusqu’à l’intérieur de la demeure du grand prêtre ;
et il était assis avec les servants, / et se réchauffait devant le feu.
55 Les grands prêtres, donc, / et toute leur assemblée,
cherchaient contre Jésus un témoignage pour le mettre à mort, / et ils n’en trouvèrent pas ;
56 quoique beaucoup, en effet, témoignaient contre lui, / 57 leurs témoignages n’étaient pas concordants.
58 Or des hommes se levèrent contre lui en faux témoins, / et dirent :
‘Nous, nous l’avons entendu dire : / ‘Moi, je détruirai ce Temple qui a été fait de mains [d’homme]
et, en trois jours, j’en bâtirai un autre / qui ne sera pas fait de mains [d’homme] !’’
59 Or, pas même ainsi, / leur témoignage n’était concordant.
60 Et le grand prêtre se tint debout, / au milieu ;
et il interrogea Jésus, / et dit :
‘Tu ne rends en face aucune répartie ? / De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi ?’
61 Or lui, / il était silencieux ;
et il ne lui répondit / rien.
Et de nouveau le grand prêtre l’interrogea / et dit :
‘Est-ce toi, le Messie, / le Fils du Béni ?’
62 Or lui, Jésus, / il lui dit :
‘Moi, / Je le Suis.
Et vous verrez / le Fils de l’homme
siéger à la droite de la Puissance, / et venir sur les nuées du Ciel.’
63 Alors le grand prêtre déchira sa tunique / et dit :
‘Pourquoi donc nous seraient requis des témoins ? / Voici :
de sa bouche vous avez entendu le blasphème ! / Qu’est-ce qu’il vous en semble ?’
64 Or, eux tous jugèrent : / ‘Il doit mourir !’
65 Et certains commencèrent / à lui cracher au visage,
et à lui voiler la face / et à le gifler ;
en disant : / ‘prophétise !’
et les soldats / le frappaient sur les joues.
66 Et, tandis que Simon était / en bas dans la cour,
une servante du Grand Prêtre vint, / 67 le vit qui se réchauffait,
et elle fit attention à lui, / en lui disant :
‘Toi aussi, / tu fus avec Jésus le Nazaréen !’
68 Or lui, il nia, / et dit :
‘Je ne sais pas / ce que tu [veux] dire !’
Et il sortit vers le seuil / et le coq chanta.
69 Et elle le vit de nouveau, cette servante, / et commença à dire à ceux qui se tenaient [là] :
‘Celui-là aussi, / il est des leurs !’
70 Or lui, de nouveau, / il nia.
Et peu après,
ceux qui se tenaient [là], de nouveau, / dirent à Pierre :
‘Vraiment, / tu es des leurs !
Et même, en effet, tu es Galiléen, / et ta façon de parler est semblable [à la leur] !
71 Or lui, il avait commencé à jurer / et à prêter serment :
‘Je ne connais pas ce gars / dont vous parlez !’
72 Et sur l’heure / le coq chanta pour la deuxième fois.
Et Simon se souvint de la parole de Jésus, / qui lui avait dit :
‘Avant que ne chante le coq deux fois, / trois fois tu m’auras renié.’
Et il commença / à pleurer.
15, 1 Et, aussitôt, le matin, / ils tinrent conseil,
les grands prêtres avec les anciens et avec les scribes, / et avec toute l’assemblée.
Et ils lièrent Jésus / et l’emmenèrent ;
et ils le livrèrent / à Pilate.
2 Et Pilate l’interrogea : / ‘Es-tu le roi des juifs ?’
Or, lui, il répondit, / et lui dit :
‘Toi, / tu [l’]as dit.’
3 Et les grands prêtres l’accusaient / en beaucoup de choses.
4 Or, lui, / Pilate,
de nouveau, il l’interrogea, / et lui dit :
‘Tu ne rends en face aucune répartie ? / Vois combien ils témoignent contre toi !’
5 Or lui, Jésus, / il ne donna aucune répartie.
Si bien que Pilate / s’en étonna.
6 Or il y avait la coutume, / à chaque fête,
de leur délier un prisonnier, / celui-là qu’ils demandaient.
7 Et il y en avait un, / qui était appelé Bar-Abba,
qui avait été emprisonné / avec les acteurs du soulèvement,
eux qui firent un meurtre / durant le soulèvement.
8 Et le peuple cria / et commença à demander :
comme c’était la coutume / qu’on le leur fasse.
9 Or, lui, Pilate, il répondit / et dit :
‘Que voulez-vous ? / Je vous délie le roi des Juifs ?’
10 Il savait bien, en effet, / Pilate,
que c’était par envie / que l’avaient livré les grands prêtres.
11 Or les grands prêtres / excitèrent davantage les foules,
pour que ce soit Bar-Abba, / qu’il leur délie.
12 Or, lui, Pilate, / il leur dit :
‘Que voulez-vous par conséquent / que je fasse de celui-ci
que vous appelez : / le roi des juifs ?’
13 Or eux, / de nouveau ils crièrent :
‘Crucifie-le !’
14 Or lui, Pilate, / il leur dit :
‘Qu’a-t-il donc / fait de mal ?’
Et eux, / davantage ils criaient :
‘Crucifie-le !’
15 Pilate, cependant, / voulut faire la volonté des foules ;
et il leur délia Bar-Abba, / et leur livra Jésus,
ayant été flagellé, / pour qu’il soit crucifié.
16 Or, les soldats l’emmenèrent à l’intérieur de la demeure / qui est le prétoire,
et ils appelèrent / toute la cohorte.
17 Et ils le vêtirent de pourpre / et ils tressèrent et lui imposèrent une couronne d’épines.
18 Et ils commencèrent à le saluer : / ‘Salut, le roi des juifs !’
19 Et ils s’agenouillaient sur leurs genoux, / et ils se prosternaient vers lui.
20 Et, s’étant moqués de lui,
ils le déshabillèrent de la pourpre, / et le revêtirent de ses habits,
et il le firent sortir / pour qu’ils le crucifient.
21 Et ils en forcèrent un, / qui traversait,
Simon Cyrénéen, / qui revenait de la campagne,
le père d’Alexandre et de Rufus, / à ce qu’il porte sa croix.
22 Et ils le firent venir / au Golgotha ;
lieu qui se traduit : / Crâne.
23 Et ils lui donnèrent à boire du vin, / dans lequel était mélangé de la myrrhe ;
or lui / il n’en prit pas.
24 Et, lorsqu’ils le crucifièrent
ils partagèrent ses vêtements, / et les jetèrent au sort :
qui, / recevra quoi ?
25 Or, il était trois heures, / lorsqu’ils le crucifièrent.
26 Et il était écrit le motif / sur un écriteau
Celui-ci est : / le roi des Juifs.
27 Et ils crucifièrent, avec lui, / deux bandits ;
un à droite, / un à gauche.
28 Et s’accomplit l’Écriture, qui dit : / ‘Parmi les impies, il a été compté’.
29 Or, aussi ceux qui passaient, / ils blasphémaient contre lui,
et ils hochaient leurs têtes, / en disant :
‘Ô le destructeur / et son bâtisseur en trois jours,
30 délivre-toi, / et descends de la croix !’
31 Et, de la même façon, les grands prêtres aussi / et les scribes
se moquaient les uns avec les autres / en disant :
‘Il en a sauvé [vivifié] d’autres / et il n’est pas capable de se sauver [vivifier] lui-même ?
32 Que le Messie, / le roi d’Israël
descende maintenant de la croix, afin que nous voyions / et que nous croyions.
Et aussi, ceux là donc, / qui avaient été crucifiés avec lui
l’injuriaient.
33 Et tandis qu’il était / six heures ;
ce fut la ténèbre sur toute la terre, / jusqu’à neuf heures.
34 Et à neuf heures…
Jésus cria d’une voix forte / et dit :
‘ Ēl, Ēl, / lmānā shvaqtān !’
C’est-à-dire :
‘Mon Dieu, mon Dieu, / pourquoi m’as-tu laissé [jusqu’où me laisses-tu tomber, sous entendu jusqu’au séjour des morts pour leur annoncer la bonne nouvelle] ?’
35 Et certains qui l’entendirent, / parmi ceux qui se tenaient [là],
disaient : / ‘il a appelé Élie !’
36 Il y en a un, cependant, qui courut / et remplit une éponge de vinaigre,
et l’attacha à un roseau, / pour l’en abreuver.
Et ils dirent : / ‘Laissez !
Voyons si Élie vient / le descendre[9] !’
37 Or, lui, / Jésus,
il cria, d’une voix forte. / Et ce fut accompli.
38 Et le rideau du Temple [10] / se fendit en deux,
du haut / jusqu’en bas.
39 Or, en l’ayant vu, le centurion, / celui qui se tenait auprès de lui,
– comment il cria : ‘c’est accompli [wašlem !]’, / il dit :
‘Vraiment, cet homme, / était le fils de Dieu !’
40 Il y avait, donc, / aussi des femmes qui regardaient de loin.
Marie, / la Magdalène
et Marie la mère de Jacques le petit et de José, / et Salomé.
41 Celles-là qui, / quand il était en Galilée,
le suivaient / et le servaient.
Et de nombreuses autres / qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
15,42 Et, parce que c’était la parascève, / avant le Shabbat,
43 vint Joseph, celui d’Arimathie [Ramtha], / membre honorable du Conseil,
qui, lui aussi, / attendait le Règne de Dieu.
44 Pilate, cependant, / s’étonna,
que, déjà, / il fût mort.
Et il appela le centurion, / et lui demanda
si en effet avant l’heure / il fût mort.
45 Et, l’ayant appris, / il donna son corps à Joseph.
46 Et Joseph acheta / un linceul,
et il le fit descendre, / et l’enveloppa dedans.
Et il le déposa dans un sépulcre / qui était creusé dans le rocher.
Et il roula une pierre / à la porte du sépulcre.
47 Or, Marie, la Magdalène, / et Marie, celle de José,
virent / comment il fut déposé.
La Pâque des Juifs est une commémoration de l’Exode. Le procès de Jésus concerne l’idée d’un relèvement du Temple. Le Temple de l’époque de Jésus était magnifique, mais l’esplanade était aussi le lieu d’une immense activité bancaire et commerciale. La révélation du Temple à Moïse occupe une grande partie du livre de l’Exode, lu à la synagogue. Désormais, c’est en Jésus que nous adorons le Père en esprit et en vérité. C’est une adoration pure. Quant à l’Exode, la fin de l’Evangile de Marc révèlent un Exode vers le Père, c’est celui de Jésus dans son ascension, quand « il s'assit à la droite de Dieu » (Mc 16, 19), et un Exode vers le monde entier, celui des disciples dans leur mission (Mc 16, 20).
[1] Extraits de : Homélie de Jean-Paul II dans la deuxième JMJ, celle de l’année 1987 https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/it/homilies/1987/documents/hf_jp-ii_hom_19870412_celebraz-giornata-gioventu.html (ma traduction).
[2] Jean-Paul II pour le dimanche des rameaux, Journée internationale de la jeunesse de l’année mariale, en 1988 (ma traduction).
[3] Jean-Paul II pour le dimanche des rameaux, Journée internationale de la jeunesse, 1988
[4] Marthe ROBIN, Journal, Ibid., p. 57 (12 janvier 1930)
[5] Marthe ROBIN, Journal, Ibid., p. 456 (25 mars 1932)
[6] ORIGÈNE, Commentaire sur le Cantique des Cantiques, dans SC 375, tomes I et II, Cerf, Paris 1991 ; Livre I, 4,29 ; Tome I, p.239
|7] Cf. ORIGÈNE ,Ibid.,Livre I, 4,26 ; Tome I, p.237
|8] Variantes : « contre elle » (Bible de Mossoul et Vat syr 12) ; « contre lui » (London Bible society).
[9] « maḥḥet », participe actif du verbe descendre.
[10] Littéralement « les faces de la porte », c’est une expression technique pour parler du voile, le rideau du Temple (Ex 35, 12; 39, 34; 40, 21; Lv 21, 23; Nb 4, 7. 25 & 9, 15).
Date de dernière mise à jour : 18/10/2024